Alors qu’un vent de transition souffle sur Afreximbank, la puissante banque panafricaine s’apprête à désigner un nouveau capitaine. À Abuja, les regards se tournent vers un homme discret mais incontournable : le Dr George Elombi, juriste camerounais et vétéran de l’institution, pressenti pour succéder à Benedict Oramah à la présidence.

Cette passation intervient dans un contexte sensible : Fitch Ratings vient de dégrader la note de crédit de la banque à "BBB-", soulignant un niveau de prêts non performants alarmant (7,1 % contre 2,44 % selon Afreximbank) et des risques mal maîtrisés face à des États fragiles comme la Zambie ou le Soudan du Sud.

Depuis sa prise de fonction en 2015, Benedict Oramah aura métamorphosé l’institution. Les actifs ont quadruplé pour atteindre 40 milliards de dollars, et le bénéfice net tutoie le milliard. Mais cette course à la taille s’est accompagnée d’une politique de prêts jugée trop risquée. L'exposition à des dettes souveraines peu solvables inquiète désormais jusqu’aux bailleurs internationaux.

Le choix de la rigueur

Avec George Elombi, c’est le profil de la continuité institutionnelle et de la rigueur juridique qui s’impose. Vice-président exécutif depuis 2015, il a en main la gouvernance, les affaires juridiques et la conformité. Francophone, formé au Royaume-Uni, c’est aussi un homme de consensus, perçu comme le garant d’une Afreximbank plus prudente et régulée.

Le choix du prochain président revient aux actionnaires d’Afreximbank — États africains, banques régionales, investisseurs internationaux — regroupés en quatre classes. Leur décision, attendue dans les prochaines heures, pourrait redéfinir l’orientation stratégique de la banque.

Alors que l’Afrique fait face à des défis économiques majeurs, le successeur d’Oramah aura la lourde tâche de préserver l’élan panafricain d’Afreximbank tout en restaurant la confiance des marchés. Avec George Elombi, le cap semble prêt à se rééquilibrer entre ambition et précaution.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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