Marcus, l’ombre d’un crime impuni : quand une justice défaillante alimente le banditisme à Oyem

Le jeune homme identifié comme Marcus et auteur de l'agression à la Machette à Oyem.

2025-06-10 14:10:00

Le 13 novembre 2020, la paisible ville d’Oyem était secouée par un crime odieux : l’assassinat de Madame Noëlle Zang Ondo épouse Moro, sauvagement tuée lors d’un cambriolage perpétré par un groupe de quatre jeunes. Parmi eux, un certain Armel Sima Nguema, alias « Marcus ». Quelques jours après le drame, les présumés coupables étaient traduits en justice et placés à la prison centrale d’Oyem. Mais l’apparente rigueur judiciaire de l’époque n’aura été qu’un mirage.



Un an plus tard, en 2021, Marcus refait surface… en Guinée-Équatoriale. Un fait troublant qui soulève de lourdes interrogations : comment un détenu pour assassinat a-t-il pu franchir les frontières et échapper à son incarcération ? Pire, après plusieurs délits commis chez le voisin équato-guinéen, il est revenu librement à Oyem, reprenant ses activités illicites comme si de rien n’était, selon les informations du blog local INFOS OYEM+. Ce cas illustre tristement la faillite d’un système judiciaire longtemps miné par l’inertie, la corruption ou l’incompétence, et dont les conséquences directes se mesurent aujourd’hui dans la montée du grand banditisme.

Il est désormais impératif que les nouvelles autorités judiciaires rouvrent ce dossier. Il en va de la mémoire d’une victime, du droit à la vérité de sa famille, et de la crédibilité de la justice dans une République en pleine refondation. Si Marcus est dehors, qui peut garantir que les trois autres complices ne le sont pas également ? L’heure est à la rigueur, à l’assainissement des institutions et à la restauration d’un État de droit. Car laisser de tels criminels en liberté, c’est fragiliser la paix sociale et trahir les aspirations profondes du peuple gabonais à la justice et à la sécurité.