Le gouvernement gabonais n’a pas tardé à réagir au maintien de la note souveraine « CCC » attribuée par l’agence Fitch Ratings le 20 juin dernier. Une appréciation jugée « sévère » et « incomplète » par Libreville, qui revendique des avancées majeures sur le plan politique, budgétaire et institutionnel depuis la transition d’août 2023.

Dans un communiqué du ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, le Gabon reconnaît avoir « pris acte » de cette notation, tout en regrettant que l’analyse de Fitch n’intègre pas les signaux positifs « visibles et mesurables » de son redressement en cours.

Première pierre de la contestation gabonaise : la réussite de la transition politique. Le gouvernement souligne la tenue d’élections présidentielles transparentes en avril 2025, saluée par la communauté internationale, qui offre au pays une stabilité retrouvée et une visibilité accrue pour les investisseurs.

Deuxième argument : le retour programmé à l’équilibre budgétaire dès 2026, hors investissements publics, témoignant d’un engagement fort en faveur de la discipline fiscale.

Le Gabon insiste également sur le réengagement en cours avec les partenaires internationaux, porté par des réformes structurelles en matière de gouvernance, de transparence budgétaire et de lutte contre la corruption. Enfin, les autorités rappellent que les pressions de liquidité ont déjà été partiellement allégées grâce à une gestion proactive de la dette, un point que Fitch elle-même avait reconnu dans de précédents rapports.

Pour Libreville, cette évaluation, bien que perçue comme décevante, constitue un appel à intensifier les efforts. Le ministère y voit l’opportunité de transformer une note critiquée en levier de mobilisation, aussi bien sur le plan interne qu’envers les bailleurs de fonds.

« Nous restons résolument engagés à inscrire l’économie gabonaise sur une trajectoire réaliste, durable et souveraine », précise le communiqué, dans un message à la fois rassurant pour les citoyens et stratégique pour les marchés.

Alors que le pays s’enracine dans sa Cinquième République, le défi pour Libreville est désormais clair : convaincre les agences de notation que le Gabon est plus que jamais un partenaire crédible, en pleine transformation structurelle et démocratique.

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Rédaction de Biba 241

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