Perspectives : Ces secteurs d’activité qui vont booster la croissance économique du Gabon jusqu’en 2026

2025-10-22 10:41:00
La Direction générale de l’Economie et de la politique fiscale du Ministère de l’Economie, des Finances, de la dette et des participations, chargé de la lutte contre la vie chère a rendu public il y a quelques jours une note de conjoncture intitulée : « tableau de bords de l’économie, situation 2024, perspectives 2025-2026 ».
Le document consulté par BiBa 241 retrace la vie économique
du Gabon tout au long de l’année écoulée. Ainsi, l’on retient qu’au terme de
l’année 2024, l’activité économique au Gabon s’est accélérée, « gagnant un
point de croissance de plus par rapport à 2023 ». « En
effet, avec une croissance globale à 3,4%, l’économie nationale a fait montre
de résilience, alors que la demande mondiale s’inscrivait en ralentissement.
Cette évolution résulte de la bonne tenue de la demande intérieure, tirée
essentiellement par l’investissement public et privé et la consommation…la
politique économique du gouvernement s’est appuyée essentiellement sur le Plan
National de Développement pour la Transition 2024-2026. Elle vise à améliorer
la transparence budgétaire et à renforcer les efforts de mobilisation des
ressources pour répondre aux aspirations de la population dans les domaines des
infrastructures et du social, tout en mettant un accent sur la bonne
gouvernance » souligne le tableau de bord de l’économie en 2024.
En 2025 et 2026, les perspectives
macroéconomiques du Gabon devraient rester sur une trajectoire positive avec la
mise en œuvre de la nouvelle stratégie de développement sur la période 2026 –
2030, inspirée du projet de société du Président de la République, Brice
Clotaire Oligui Nguema à savoir : « Bâtissons l’édifice nouveau pour un
essor vers la Félicité ». Cette nouvelle stratégie est basée sur six piliers à
savoir : Electricité, eau, entrepreneuriat et employabilité, logement,
infrastructures et numérique, Capital humain et justice sociale, Economie et
développement durable, Gouvernance et institutions.
Vers une croissance positive
tu secteur primaire
Selon le Ministère de l’Economie, des Finances, de la dette
et des participations, chargé de la lutte contre la vie chère, tous les
secteurs d’activité vont contribuer de manière positive à la croissance
économique prévue entre 2025 et 2026. Le
secteur primaire (qui regroupe l’ensemble des activités dont la finalité
consiste en une exploitation des ressources naturelles : agriculture,
pêche, forêts, mines, gisements Ndlr) enregistrerait une croissance
positive de son activité, avec un taux projeté à +1,6% en 2025 et à +0,2% en
2026. L’évolution de ce secteur s’expliquerait principalement par les
performances des branches Agriculture, Élevage et Pêche, Exploitation
forestière et Gaz, en dépit du ralentissement des Mines et du Pétrole. Pour ne
citer que quelques exemples selon les prévisions, la branche Agriculture,
Élevage et Pêche devrait afficher une croissance solide (+3,1% en 2025 et +5,9%
en 2026).
L’activité agricole (+3,3% en
2025 et +5,6% en 2026) devrait être marquée par une relance de la production de
rente en raison d’une amélioration des rendements des plantations d’huile de
palme et l’entrée en production de nouvelles surfaces, de la montée en
puissance des zones agricoles et d’un renforcement de la production vivrière
soutenue par des efforts d’investissements financés par un Fonds stratégique
Agricole (FSA) destiné à catalyser les investissements dans l’agriculture.
L’Exploitation forestière
profiterait de l’exploitation de nouvelles surfaces et de la reprise de la
demande des industries du bois. La croissance serait de 1,4% en 2025 et 0,8% en
2026. La branche gazière maintiendrait une trajectoire de croissance à la
hausse, en réponse à une demande accrue et à la poursuite des investissements
dans ces infrastructures. Les prévisions tablent ainsi sur une croissance de
+5,0 % en 2025, s’accélérant fortement en 2026 pour atteindre +9,9%.
L’industrie du bois devrait
progresser
Le
secteur secondaire (qui regroupe toutes les activités de transformation des
matières premières en produits finis ou semi-finis englobant l’industrie,
l’énergie et la construction) enregistrerait une accélération de ces activités
(+3,5% en 2025 et +24,8% en 2026). La branche Industrie du bois en repli
en 2025 (-2,0%), devrait par exemple progresser en 2026 (+3,2%) suite à la
reprise de la demande mondiale, à une fermeté accrue de la commande publique et
à la promotion de la diversification des niveaux de transformation…
L’accélération de la branche d’eau et d’électricité, pilier 1 du plan de
développement, s’expliquerait par la mise en œuvre de plusieurs projets
structurants : la livraison du barrage Kinguelé – Aval et des centrales à gaz
d’Owendo, la finalisation du Projet PIEPAL et les effets attendus du
partenariat avec Suez sur l’optimisation et la sécurisation de la distribution
d’eau. A cela s’ajoute la création du Fonds National pour l’Énergie et l’Eau
(FNEE), levier de souveraineté énergétique et hydrique. Avec ces initiatives,
la production énergétique est projetée à +5,3% en 2025 et +7,5% en 2026.
L’activité des BTP devrait aussi
progresser (+7,7% en 2025 et +78,5% en 2026). Conséquence de la réalisation des
grands chantiers d’infrastructures (écoles, universités, hôpitaux), la
réhabilitation des routes et voiries urbaines (le Grand Libreville et les
principales villes de province), ainsi que de la poursuite des travaux de
construction des cités administratives entamés en 2024. Aussi, les travaux
d’achèvement de plusieurs tronçons routiers stratégiques (Ovan-Makokou,
Ndendé-Tchibanga-Mayumba, Moanda-Bakoumba, Bifoun-Lambaréné, Bifoun-Ndjolé…)
vont contribuer à cette dynamique.
Le secteur tertiaire (qui regroupe l’ensemble des activités de services qui ne sont pas directement liés à la production des biens et services) demeurerait résilient (+2,3% en 2025 et +5,0% en 2026) profitant de la bonne tenue des autres secteurs. Le redressement progressif des transports et communications (+0,5% en 2025 et +3,4% en 2026) serait favorisé par les investissements dans le développement des infrastructures ferroviaire et aéroportuaires ainsi qu’un déploiement accru dans le numérique. La croissance attendue du commerce (+3,5% en 2025 et 5,6% en 2026) et des services (+3,4% en 2025 et 5,9% en 2026) se renforcerait suite à la bonne tenue des activités du primaire et du secondaire et du renforcement des investissements dans le secteur touristique. Aujourd’hui plus que jamais, la priorité des autorités gabonaises est d’accélérer la diversification économique, renforcer la soutenabilité budgétaire et de la dette, améliorer l’exécution des projets structurants.