SEEG : Quand l’électricité s’éteint à cause de l’ombre portée des voleurs internes

2025-06-12 18:59:00
La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) est devenue, pour beaucoup de Gabonais, le synonyme d’une électricité intermittente et de factures incompréhensibles. Mais derrière les habituelles coupures se cache un scandale d’une ampleur insoupçonnée : le vol interne de deux transformateurs majeurs, orchestré par un salarié de la maison et son complice.
Ces équipements, essentiels pour alimenter plusieurs quartiers de Libreville, ont disparu, plongeant des milliers d’habitants dans le noir. Cet épisode ne fait que révéler l’ampleur d’une crise plus profonde, où la vétusté des infrastructures est aggravée par une culture d’impunité et des pratiques illégales devenues presque routinières au sein même de la SEEG.
La direction de la lutte contre la fraude, sous l’égide du CTRI, a certes arrêté les deux coupables et engage un combat salutaire contre ces dérives, mais la question reste entière : la vraie cible, ce ne sont pas seulement ces agents indélicats, mais un système qui tolère le sabotage de son propre service public. La SEEG se retrouve face à un défi majeur qui dépasse les simples réparations techniques. Il s’agit d’une refonte globale, allant de la gouvernance à la culture d’entreprise, en passant par la transparence financière et la modernisation des réseaux. Sans cela, le Gabon risque de rester enfermé dans une spirale d’inefficacité et de méfiance, au détriment des citoyens.
Face à cette situation, les Gabonais ont développé une résilience quasi-héroïque, jonglant avec les coupures et anticipant les pannes comme un savoir-faire quotidien. Pourtant, cette débrouillardise populaire ne doit pas masquer l’échec d’un service public vital. Le défi lancé au gouvernement est clair : imposer une discipline sans compromis, nettoyer les écuries d’Augias de la SEEG, et garantir enfin un accès fiable à l’électricité. Car tant que la lumière dépendra d’intérêts particuliers et de vols internes, le Gabon restera prisonnier de ses propres ombres.