1er août sanglant à Yopougon : Lida Kouassi, Koné Aboubacar et neuf cadres du PPA-CI inculpés pour "acte terroriste"



2025-08-14 14:00:00

Onze membres du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique de l’ex-président Laurent Gbagbo, ont été inculpés pour « acte terroriste » et placés sous mandat de dépôt après de violents incidents survenus dans la nuit du 1er août à Yopougon, Abidjan.



Parmi les inculpés figurent l’ancien ministre de la Défense Lida Kouassi et un ex-ambassadeur Koné Aboubacar, tous deux désignés par les premières auditions comme acteurs majeurs de ces violences. Un bus incendié, une voiture de police endommagée et d’autres dégradations prévues : selon le procureur, ces actes visaient à « provoquer une situation de terreur et intimider les populations » après l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara pour un quatrième mandat. Les aveux télévisés d’un militant ont été diffusés par le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur pour appuyer ces accusations.

Face à ces charges, le PPA-CI dément catégoriquement toute implication et crie à la manœuvre politique. Selon ses dirigeants, ces arrestations viseraient à « décapiter le parti, intimider et humilier » l’opposition à l’approche des échéances électorales. Le parti y voit une stratégie délibérée pour freiner sa progression et briser toute contestation face à un régime qui verrouille l’espace politique. « C’est une façon de stopper notre marche vers la victoire », dénoncent ses cadres, évoquant une instrumentalisation des institutions judiciaires à des fins partisanes.

Le procureur a répliqué que les poursuites « ne se font pas en fonction des partis politiques », tandis que le ministre de la Sécurité a assuré qu’« aucune arrestation ne se faisait de manière arbitraire ». Mais dans un climat politique déjà tendu par la perspective d’un quatrième mandat controversé pour Alassane Ouattara, cette affaire prend des allures de bras de fer judiciaire et politique. Entre accusations de terrorisme et dénonciations de répression ciblée, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une spirale où la frontière entre justice et règlement de comptes politiques devient floue.