RDC : l’ancien président Joseph Kabila condamné à mort pour trahison et crimes de guerre

2025-09-30 21:58:00
Mardi 30 septembre 2025, une haute cour militaire de Kinshasa a rendu un verdict choc : l’ancien chef de l’État congolais Joseph Kabila (président de 2001 à 2019) a été condamné à la peine de mort par contumace pour des charges incluant la trahison, les crimes de guerre, l’insurrection et la complicité avec le mouvement rebelle M23. N’ayant pas comparu au procès ni disposé d’un avocat pour le représenter, Kabila nie toute implication dans les accusations qui visent à établir un lien entre son action passée et le soutien présumé aux rebelles dans l’est du pays.
Outre la peine capitale, la cour a ordonné à Joseph Kabila de verser des dommages estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars à l’État congolais et aux provinces affectées, notamment le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Le jugement s’inscrit dans un contexte politique déjà tendu : depuis 2024, la RDC a levé le moratoire sur la peine de mort afin de l’utiliser comme outil dissuasif contre ce qu’elle qualifie de « traîtres » notamment dans le cadre du conflit persistants avec le M23.
Ce verdict pourrait profondément fragiliser le climat politique congolais. D’un côté, il envoie un message sévère quant à l’impunité présumée de personnalités politiques de haut rang ; de l’autre, il alimente des accusations selon lesquelles la justice serait instrumentalisée pour éliminer un adversaire redouté. Le contexte sécuritaire dans l’est du pays, dominé par la progression du M23 et les tensions entre Kinshasa et Kigali, joue un rôle central dans cette affaire. Des observateurs internationaux et des acteurs de la société civile attendent désormais de voir si la peine prononcée sera réellement appliquée — ce qui n’est pas assuré dans un pays où le système judiciaire est souvent critiqué pour son manque d’indépendance et de transparence.