Malgré un contexte économique marqué par les défis de la transition politique et les ambitions de refondation institutionnelle, le secteur bancaire gabonais affiche une santé robuste. Selon les chiffres compilés par l’Association gabonaise des usagers de banque (AGUB) auprès de l’Association professionnelle des établissements de crédits (Apec), les sept principales banques commerciales opérant dans le pays ont réalisé un résultat net cumulé de 131 milliards de francs CFA en 2024.

BGFIbank en leader incontesté

Sans surprise, BGFIbank, première banque de la zone CEMAC en termes d’actifs, s’arroge la première place du classement avec un bénéfice net de 45 milliards FCFA, soit près de 34 % du total des résultats du secteur. Cette performance confirme la résilience et le positionnement régional du groupe, qui continue de consolider ses parts de marché, tout en diversifiant ses produits et ses segments.

En deuxième position, l’Union gabonaise de banque (UGB) poursuit sa montée en puissance, avec un résultat net de 30 milliards FCFA, renforçant sa stratégie axée sur le financement des PME et la digitalisation de ses services.

Le podium est complété par AFG Bank, anciennement BICIG, désormais intégrée au groupe marocain BCP. Avec 24 milliards FCFA de bénéfices nets, l’établissement réussit son repositionnement sous pavillon marocain, dopé par une clientèle fidélisée et une offre élargie.

Une concurrence soutenue entre les établissements de la place

Derrière ce trio de tête, Ecobank Gabon affiche un résultat net de 13 milliards FCFA, suivie de Citibank (12 milliards FCFA), qui maintient sa spécialisation sur les segments corporate et institutionnels.

UBA Gabon (5 milliards FCFA) et Orabank Gabon (2 milliards FCFA) ferment le classement, tout en consolidant des niches spécifiques, respectivement dans la bancarisation des particuliers et dans le financement du commerce.

Un secteur dynamique en quête de transformation

Ces performances globalement positives traduisent la solidité du système bancaire gabonais, malgré les tensions conjoncturelles et la nécessité d’un accompagnement plus efficace du tissu économique local.

L’un des enjeux majeurs des prochaines années reste l’inclusion financière, dans un pays où la majorité des citoyens restent encore éloignés des services bancaires formels. Par ailleurs, la refondation économique prônée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema ouvre la voie à une réorientation stratégique : davantage de financement pour les start-ups, les filières agricoles, les projets de transition verte, et les collectivités locales.

La santé financière des banques n’est plus à prouver ; leur mission de catalyseur du développement, elle, ne fait que commencer.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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