Le Conseil des Ministres a examiné le projet de loi de règlement 2023, marquant un exercice budgétaire complexe mais globalement maîtrisé. Dans un contexte mondial marqué par une inflation élevée, les séquelles de la pandémie de COVID-19, et des tensions géopolitiques – notamment la crise immobilière en Chine et le conflit en Ukraine – l’économie gabonaise a subi une contraction de son PIB réel de 2,4 %, reflétant particulièrement la faiblesse du secteur hors-pétrole.

Malgré ce contexte, le budget 2023 s’est soldé par un excédent global de 1 320,6 milliards FCFA sur les opérations budgétaires courantes, tandis que le déficit a émergé principalement des opérations de trésorerie et de financement. La bonne performance des recettes fiscales, avec un taux de recouvrement exceptionnel de 132,99 %, témoigne d’une mobilisation efficace des ressources publiques. En revanche, les dépenses d’investissement sur ressources propres sont restées en deçà des objectifs, à seulement 45 %, alors que les financements extérieurs ont été mieux exécutés.

Les charges liées à la dette extérieure et les prêts bancaires ont pesé sur la trésorerie, entraînant un déficit notable. Ce point souligne la nécessité d’une gestion optimisée des engagements financiers à moyen terme. Cependant, la comptabilité générale présente un solde positif de 883,2 milliards FCFA, signe d’une gouvernance budgétaire prudente et rigoureuse malgré les contraintes externes.

Ce bilan contrasté met en lumière les défis macroéconomiques auxquels le Gabon est confronté, tout en soulignant la résilience des mécanismes financiers et fiscaux nationaux. Il fixe également un cap clair au gouvernement pour 2025 : intensifier l’effort d’investissement et renforcer le contrôle des dépenses, afin d’assurer une croissance durable et inclusive.

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