Brice Laccruche Alihanga brise le silence sur sa disgrâce et sa descente aux enfers : « J’ai dit non au prince qui voulait devenir roi »



2025-08-05 09:45:00

Dans un entretien exclusif diffusé sur TV5 Monde, Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de Cabinet du président Ali Bongo, est revenu pour la première fois sur les circonstances de son arrestation en décembre 2019. Un témoignage saisissant, dans lequel il dénonce ce qu’il qualifie de « complot monarchique » orchestré depuis le sommet de l’État.



Face caméra, l’ancien homme fort du régime Bongo a livré un récit glaçant des derniers mois ayant précédé sa chute brutale. « Nourreddin Bongo m’a dit : Mon grand-père était président, mon père est président, je serai président. Es-tu avec moi ou contre moi ? » confie-t-il. Sa réponse, sans équivoque : « J’ai dit non au prince qui voulait devenir roi. J’ai signé mon arrêt de mort. »

Par ces mots, Brice Laccruche Alihanga ne se contente pas de raconter une trahison politique. Il accuse ouvertement le clan Bongo de dérive héréditaire, affirmant que son refus d’adhérer à un projet de succession dynastique a scellé son destin. « C’était une mise en œuvre organisée, planifiée, qui visait à m’assassiner », lance-t-il, évoquant une machination d’État pour l’écarter définitivement.

Jusqu’ici perçu comme un fidèle déchu, l’ex-directeur de cabinet se repositionne comme opposant de l’intérieur, victime d’un pouvoir qu’il juge devenu personnel, illégitime et monarchique. Son arrestation, sa détention prolongée, et son silence imposé pendant près de cinq ans prennent aujourd’hui une toute autre signification.

Ces révélations, lourdes de sens, viennent éclairer d’un jour nouveau les tensions internes au régime à la fin des années 2010. Au-delà d’un règlement de comptes posthume, elles dévoilent les contours d’un système prêt à tout pour se perpétuer — y compris à éliminer ses propres serviteurs.

En rompant le silence, Brice Laccruche Alihanga ne cherche pas seulement à rétablir sa vérité. Il s’impose comme un témoin-clé des dérives d’un régime finissant, et relance, de fait, le débat sur la tentative avortée de monarchisation de la République gabonaise.