Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé un budget 2026 aux allures de plan de rigueur, promettant un désendettement partagé par tous, mais aux conséquences manifestement inégalitaires. Parmi les principales mesures annoncées : la suppression de deux jours fériés pour « travailler plus », une “année blanche” gelant l’indexation des prestations sociales et des barèmes fiscaux, et une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. Si ces dispositions visent à rétablir les comptes publics, elles pèseront plus lourdement sur les ménages modestes, les retraités et les allocataires sociaux, en contradiction avec l’idéal d’équité invoqué par le chef du gouvernement.

Sur le plan social, plusieurs décisions suscitent l’inquiétude : durcissement à venir des règles d’assurance chômage, coup de rabot sur les dépenses de santé, notamment pour les affections longue durée et gel des salaires des fonctionnaires assorti de suppressions de postes dans la fonction publique. L’introduction d’une allocation sociale unifiée est également prévue, risquant de fragiliser certains publics bénéficiaires, notamment les chômeurs en fin de droits. Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de responsabiliser davantage citoyens et entreprises, mais celles-ci pourraient au contraire aggraver les inégalités déjà grandissantes.

En toile de fond, ce budget acte un changement profond de paradigme : moins de droits sociaux, plus de rigueur budgétaire, et une réduction assumée de l’État-providence. Alors même que l’INSEE vient de publier des chiffres alarmants sur la pauvreté et les inégalités, le message envoyé par l’exécutif semble à contre-courant des urgences sociales. Si l’objectif de redressement des finances publiques est compréhensible, les choix politiques opérés laissent planer le risque d’un recul massif des protections sociales, au prix d’une fracture sociale accrue.

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Rédaction de Biba 241

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