Centrale d’achats publique : où en est le projet 45 jours après l’annonce ?
2025-07-29 16:12:00
Le 4 juin dernier, lors d’un Conseil des ministres très attendu, le gouvernement gabonais annonçait une initiative ambitieuse : la création d’une centrale d’achats publique destinée à répondre au défi de la vie chère. Une mesure forte, saluée pour sa pertinence, et qui devait marquer un tournant dans la régulation des prix des produits essentiels sur l’ensemble du territoire national. Quarante-cinq jours plus tard, la question se pose : où en est-on concrètement ?
L’instruction présidentielle était claire : les ministres en charge de l’Économie et du Commerce avaient un délai de 45 jours pour présenter un plan opérationnel détaillé. Celui-ci devait spécifier l’organisation de la centrale, les sources de financement, les circuits d’approvisionnement, le schéma de gouvernance et les modalités de déploiement à l’échelle nationale. Le compte à rebours était lancé.
Aujourd’hui, sans faire de procès d’intention ni remettre en cause la volonté politique affichée, force est de constater qu’aucune communication officielle n’a encore été faite sur l’état d’avancement de cette réforme stratégique. Or, dans un contexte où les attentes sociales sont fortes, notamment sur le pouvoir d’achat, la pédagogie gouvernementale et la transparence du suivi des engagements sont des éléments clés de la confiance citoyenne.
La communication sur le suivi, un enjeu démocratique
Il ne s’agit pas seulement d’exiger des résultats dans l’immédiat, mais de mieux comprendre les étapes franchies, les difficultés rencontrées, et les perspectives de mise en œuvre. Une communication régulière et structurée sur le calendrier, les livrables et les progrès réalisés permettrait non seulement de rassurer les populations, mais aussi de valoriser le travail accompli dans l’ombre par les équipes administratives.
Des outils simples peuvent être mis en place : bulletins de suivi hebdomadaire sur les réseaux sociaux gouvernementaux, conférences de presse mensuelles, dashboards interactifs sur les sites des ministères concernés, ou encore points d’étape dans les bulletins d’information nationaux. Ces actions, peu coûteuses, renforceraient la redevabilité de l’action publique.
Le projet de centrale d’achats publique reste une avancée majeure pour la stabilisation des prix et l’équité d’accès aux produits de première nécessité. Mais pour qu’il conserve toute sa légitimité dans l’opinion, il est crucial de maintenir un fil de communication constant avec les citoyens. Plus que jamais, gouverner, c’est dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit, et expliquer pourquoi et comment l’on agit.