Chine : vers une grossesse robotisée dès 2026 ? Entre promesse technologique et dilemme éthique

2025-08-20 12:53:00
Une société chinoise affirme développer un robot capable de mener une grossesse complète, de la fécondation à l’accouchement, d’ici 2026. Coût annoncé : environ 13 000 euros. Présentée comme une avancée majeure pour lutter contre l’infertilité et le déclin démographique, cette perspective suscite autant d’espoirs que d’interrogations.
L’entreprise Kaiwa Technology, basée à Guangzhou, a présenté son projet lors d’une conférence robotique. Selon elle, ces robots humanoïdes pourraient porter un enfant en dehors du corps d’une femme et donner naissance à un bébé viable, offrant ainsi une alternative aux couples infertiles et réduisant les risques liés à certaines grossesses.
Si l’idée d’un utérus artificiel fascine, la science en est encore loin. Des expériences ont permis de maintenir en vie des fœtus d’agneaux prématurés dans des « biobags » ou de développer des embryons de souris dans des bioréacteurs. Mais aucune étude validée n’a démontré la possibilité d’une grossesse humaine complète ex utero.
Pour l’heure, les recherches s’orientent surtout vers l’amélioration de la survie des grands prématurés.
Si elle devenait réalité, cette technologie pourrait représenter une révolution : offrir une solution inédite aux couples infertiles ; réduire les grossesses à risque ; répondre, à terme, aux défis démographiques que connaît la Chine, confrontée à une baisse historique de sa natalité.
Mais la perspective d’une « grossesse robotisée » soulève des questions inédites.
Au niveau de l’éthique, quelle place resterait-il au rôle de la mère et au lien biologique et affectif entre la femme et l’enfant ? Le risque d’une déshumanisation de la naissance est largement évoqué par les bio éthiciens.
Sur le plan social, une technologie coûteuse risquerait d’accentuer les inégalités d’accès à la maternité.
Au niveau juridique : quel serait le statut légal de l’enfant né d’un utérus artificiel ? Quels droits pour le fœtus durant la gestation ? Et qui porterait la responsabilité en cas de problème technique ou médical ?
Pour l’instant, aucun essai clinique ni aucune validation scientifique n’attestent de la faisabilité d’une telle grossesse robotisée. Mais l’annonce chinoise remet au premier plan un débat mondial : jusqu’où la technologie peut-elle s’immiscer dans la reproduction humaine ?