Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a annoncé ce mardi sa candidature à un quatrième mandat présidentiel, ravivant ainsi les tensions politiques à l’approche du scrutin. Cette décision, présentée comme une réponse aux « appels pressants du peuple » et à la nécessité de « préserver la stabilité », intervient malgré les critiques d’une partie de l’opposition qui dénoncent une dérive autoritaire. L’annonce marque un tournant décisif pour l’avenir politique ivoirien.

« Je suis candidat, parce que je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays prospère, en paix et en sécurité », a-t-il déclaré. Il justifie également sa décision par les dispositions constitutionnelles en vigueur : « La Constitution m’autorise à briguer un autre mandat et ma santé le permet. » Il met également en avant les défis économiques, monétaires et sécuritaires que traverse le pays, des enjeux nécessitant selon lui une « gestion expérimentée ».

Depuis plusieurs mois, les appels à sa candidature se sont multipliés au sein de la majorité présidentielle. Fin juin, son parti, le RHDP, avait d’ailleurs entériné sa désignation comme candidat, vantant son bilan économique et son rôle dans la stabilité du pays et de la sous-région.

Cette nouvelle candidature intervient dans un climat politique chargé d’histoire. Lors du précédent scrutin en 2020, la décision du président Ouattara de se représenter pour un troisième mandat avait suscité une vive controverse. L’opposition contestait la légitimité de cette candidature en invoquant la limitation des mandats, tandis que le chef de l’État arguait du changement de Constitution intervenu en 2016.

Les tensions de cette période avaient donné lieu à des violences, faisant officiellement 87 morts et plusieurs centaines de blessés. Le climat politique s’était alors tendu avec la mise en place d’un Conseil national de transition, dirigé par l’ex-président Henri Konan Bédié, décédé en août 2023.

En 2020, le chef de l’État avait dans un premier temps annoncé son retrait, avant de se raviser à la suite du décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, à quatre mois du scrutin.

Cette fois, le paysage électoral semble plus ouvert. Plusieurs personnalités de l’opposition ont annoncé leur intention de concourir, parmi lesquelles Simone Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan ou encore Jean-Louis Billon, sous réserve de satisfaire aux exigences de parrainage.

En revanche, deux figures majeures manqueront à l’appel : Tidjane Thiam, récemment élu à la tête du PDCI, et l’ancien président Laurent Gbagbo, tous deux exclus des listes électorales. Les recours engagés pour leur réintégration sont toujours en cours.

Le dépôt des candidatures est ouvert depuis le 26 juillet et se poursuivra jusqu’à la fin du mois d’août. Le premier tour du scrutin est quant à lui fixé au 25 octobre.

Auteur

Rédaction de Biba 241

Parlons de vous