Crise post-électorale : Séraphin Moundounga monte au créneau pour défendre le processus et recadrer l’opposition

2025-09-30 09:39:00
Au lendemain des législatives et locales du 27 septembre 2025, émaillées d’accusations de fraudes et de tensions dans plusieurs circonscriptions, le vice-président de la République, Séraphin Moundounga, a pris la parole depuis Tchibanga pour livrer une défense vigoureuse du processus électoral.
Cette sortie publique est intervenue quelques heures seulement après la réunion d’urgence convoquée à Libreville par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, de retour de New York, signe que le sommet de l’État prenait la crise électorale très au sérieux.
« Un scrutin transparent dans 98 % des circonscriptions »
« Ces élections couplées législatives et locales ont enregistré un taux de participation de 53 % et se sont déroulées dans la transparence et le calme dans 98 % des circonscriptions électorales », a affirmé le vice-président. Insistant sur un processus « conduit et contrôlé par les organes électoraux » et ouvert « à l’observation électorale nationale et internationale », il a toutefois reconnu « des cas isolés » de contestations.
À ce sujet, Moundounga a rappelé que « les juridictions compétentes » étaient les seules habilitées à trancher et annoncé que les auteurs de violences, destructions de matériel électoral ou incitations à la haine seraient poursuivis. Deux affaires sont déjà placées « sous-main de justice », a-t-il précisé.
Le vice-président a par ailleurs salué « le sens de la réserve et du professionnalisme » des forces de sécurité, estimant qu’elles ont « contribué à pacifier ce scrutin » et prolongeaient l’« Essor vers la félicité » entamé depuis le 30 août 2023.
Un rappel à l’ordre à l’opposition
Moundounga s’est montré plus ferme à l’endroit de certains responsables politiques, visant directement « un ancien Premier ministre » accusé d’« inciter les gens à la violence et à la révolte ». Selon lui, « un bon démocrate est celui qui reconnaît sa défaite et félicite son adversaire ».
Pour illustrer son propos, il a cité deux cas emblématiques : à Moabi, où le scrutin a été annulé et reprendra « conformément à la loi », preuve que l’État de droit prévaut ; et à Ngouoni, localité natale du président de la République, où le candidat de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti fondé par Oligui Nguema, a été battu par un autre parti. « L’UDB s’en est félicitée », a-t-il insisté, pour démontrer que la volonté présidentielle d’instaurer des scrutins crédibles ne souffre pas d’exception.
Un message d’apaisement et de fermeté
nt l’opposition à « retrouver sa lucidité », Séraphin Moundounga a voulu envoyer un double signal : rassurer l’opinion publique et les partenaires sur la crédibilité du processus électoral, tout en montrant que la 5ᵉ République ne tolérera pas les dérives violentes.
Reste que cette défense du vice-président, si elle témoigne de la volonté d’apaisement du pouvoir, ne suffira pas à éteindre les doutes qui pèsent sur la sincérité du scrutin. Les prochains jours, marqués par les recours devant la Cour constitutionnelle, seront décisifs pour savoir si la jeune 5ᵉ République saura transformer l’épreuve en un test de crédibilité institutionnelle.