Famine à Gaza : l’ONU confirme l’impensable, Israël nie l’évidence

2025-08-22 15:30:00
Ce vendredi 22 août 2025, l’ONU a officiellement déclaré l’état de famine dans la bande de Gaza, marquant une tragédie inédite au Moyen-Orient.
Selon le Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC), environ 500 000 personnes vivent déjà dans des conditions de faim « catastrophiques », tandis que les projections annoncent plus de 640 000 personnes touchées d’ici fin septembre si aucune action urgente n’est entreprise.
Il s’agit de la première fois qu’une famine est officiellement reconnue dans cette région du monde. Pour Tom Fletcher, coordinateur humanitaire des Nations unies, la conclusion est sans appel : « Cette famine est entièrement évitable, elle résulte d’un blocage délibéré de l’aide humanitaire ».
Depuis mars 2025, le blocus israélien s’est durci, réduisant drastiquement l’entrée de vivres, de carburant et de médicaments. Les infrastructures agricoles et alimentaires ont été systématiquement détruites, tandis que des dizaines de milliers de familles se retrouvent sans accès à l’eau potable ni à la nourriture de base. Plusieurs centaines de civils auraient même été tués en tentant d’accéder à des distributions humanitaires.
Les organisations internationales alertaient déjà depuis plusieurs mois : explosion de la malnutrition aiguë chez les enfants, hausse des décès liés à la faim, effondrement des mécanismes d’entraide locale. En juillet, l’UNICEF et le PAM indiquaient que les indicateurs avaient franchi le seuil de la famine.
Face à cette déclaration de l’ONU, Israël rejette catégoriquement le constat, accusant l’organisation internationale de « se baser sur les mensonges du Hamas ». Pour le gouvernement israélien, « il n’y a pas de famine à Gaza », malgré les chiffres irréfutables établis par des agences spécialisées reconnues pour leur méthodologie stricte. Ce déni s’inscrit dans une stratégie politique visant à maintenir le narratif d’une guerre exclusivement sécuritaire, tout en évacuant la question des droits humains et des obligations internationales liées à la protection des civils.
De plus en plus de voix, y compris au sein du Haut-Commissariat des droits de l’homme, qualifient cette situation d’utilisation de la famine comme arme de guerre, un acte assimilable à un crime contre l’humanité, voire à un génocide. La privation volontaire de nourriture, combinée à la destruction des moyens de subsistance, traduit une volonté politique de briser la résistance d’un peuple par la faim.
Si la déclaration de l’ONU constitue un tournant majeur, la question reste entière : que fera la communauté internationale ? Les condamnations verbales ne suffisent plus. L’ouverture immédiate de couloirs humanitaires terrestres, aériens et maritimes est exigée par les ONG, mais reste entravée par des blocages diplomatiques et militaires.
En réalité, l’incapacité, ou le manque de volonté, des puissances régionales et occidentales à contraindre Israël à lever le siège s’apparente à une complicité tacite. À force de tergiversations, la famine progresse, transformant Gaza en un laboratoire de l’inhumanité.
La déclaration de l’ONU ce 22 août 2025, ne devrait pas être perçue comme une simple alerte technique, mais comme un acte d’accusation contre la communauté internationale. L’histoire retiendra que dans une région sous les projecteurs du monde, des centaines de milliers de personnes ont été condamnées à mourir de faim alors que des convois humanitaires stationnaient à ses portes.
Comme l’a rappelé António Guterres, « une famine au XXIe siècle n’est pas une fatalité, c’est un échec de l’humanité ». Gaza en est désormais le symbole tragique.