Gabon–Commonwealth : fin des sanctions, mais quel avenir pour le Gabon, le Commonwealth et la Francophonie ?

2025-07-16 15:09:00
La levée des sanctions imposées au Gabon par le Commonwealth, marque un tournant dans la diplomatie gabonaise. saluer par le président Brice Clotaire Oligui Nguema qui y voit une reconnaissance internationale de la souveraineté nationale et des efforts menés depuis le début de la Transition. Mais au-delà de ce symbole fort, cette réintégration interroge le positionnement stratégique du Gabon sur l’échiquier diplomatique mondial.
Membre récent du Commonwealth, ancien bastion de la Francophonie, pays riche en ressources et en ambitions, le Gabon ne peut durablement appartenir à tous les blocs en même temps. Ce retour dans le giron du Commonwealth intervient à un moment charnière, où les choix diplomatiques doivent être clarifiés.
L’adhésion du Gabon au Commonwealth en 2022, à l’initiative du président Ali Bongo Ondimba, répondait à une volonté explicite de diversification et de rupture partielle avec la sphère d’influence francophone, jugée parfois étouffante ou peu bénéfique en termes de développement. Ce changement d’alliance symbolique visait aussi une ouverture vers de nouveaux partenariats économiques, éducatifs et géopolitiques, en misant sur l’anglais comme langue d’avenir. Aujourd’hui, avec la levée des sanctions, le Gabon renoue avec cet espace, mais dans un contexte de recomposition globale des alliances, marqué par l’émergence des BRICS, la recomposition de la zone CFA, et la fragilisation croissante de certaines institutions francophones. Le pays devra donc définir une ligne diplomatique claire, éviter les postures d’équilibriste, et faire des choix en cohérence avec ses intérêts propres et ses capacités d’influence.
Dans ce contexte, le défi pour le Gabon sera d’affirmer une diplomatie de souveraineté, tournée vers des partenariats choisis et non subis. Ni vassal d’un espace francophone en déclin, ni simple figurant au sein du Commonwealth, le pays doit s’appuyer sur ses atouts la stabilité retrouvée, une transition politique encadrée, des richesses minières et une biodiversité stratégique pour redéfinir une diplomatie d’influence assumée. Le retour au sein du Commonwealth peut être une opportunité si elle s’inscrit dans une vision de long terme, cohérente, fondée sur des résultats tangibles pour le peuple gabonais. À l’heure du repositionnement mondial, le Gabon ne peut être partout : il doit désormais être là où ses choix servent sa dignité, son développement et son indépendance.