Gabon : le sciage de bois bondit de 28,5% au premier trimestre 2025



2025-08-20 14:36:00

Le secteur du bois gabonais en aval affiche un rebond significatif au premier trimestre 2025. La production de sciage a progressé de 28,5% par rapport au trimestre précédent, tandis que le placage et le contreplaqué ont respectivement augmenté de 12,7% et 11,6%.



Concrètement, pour une scierie produisant 10 000 m³ par trimestre, cela représente 2 850 m³ supplémentaires en sciage, 1 270 m³ en placage et 1 160 m³ en contreplaqué, traduisant une reprise homogène et robuste de la transformation locale.

Cette performance est d’autant plus remarquable que la production de grumes en amont a reculé de 5,3% au premier trimestre, pénalisée par les fortes pluies et le manque de wagons sur le Transgabonais. Malgré la stagnation ou la baisse des volumes bruts, les industries locales parviennent à valoriser davantage le bois disponible, en ligne avec la politique de bannissement de l’export brut instaurée en 2010.

Sur le plan financier, la transformation génère une valeur ajoutée substantielle : un mètre cube de grume exportée rapporte environ 100 000 FCFA, contre jusqu’à 250 000 FCFA pour le sciage. Ainsi, l’augmentation de 2 850 m³ de sciage du premier trimestre représente près de 430 millions de FCFA de valeur ajoutée pour l’économie nationale. Le gouvernement souligne l’importance de cette montée en gamme, rappelant que le bois transformé représentait déjà plus de 40% des exportations forestières en 2024, tandis que la Banque mondiale estime que le Gabon pourrait doubler ses recettes si 100% des volumes étaient transformés.

Cependant, les contraintes logistiques restent un frein majeur. Les difficultés ferroviaires et portuaires limitent la compétitivité des entreprises, malgré la volonté présidentielle de créer une société nationale de transit. Sans amélioration des infrastructures, la dynamique positive observée au T1-2025 pourrait s’essouffler. La filière bois transformé a montré son potentiel, mais sa réussite dépendra de la fluidité logistique et d’investissements dans la modernisation industrielle.