Gabon : le SENA brandit la menace d’une rentrée scolaire perturbée

2025-08-06 15:47:00
À moins d’un mois de la rentrée scolaire 2025-2026, le ton est monté du côté du Syndicat de l'Éducation nationale (Sena). Lors d’une conférence de presse tenue à Libreville, l’organisation syndicale a lancé un avertissement sans détour : sans avancées concrètes d’ici au 1er septembre, la rentrée pourrait être fortement perturbée sur l’ensemble du territoire.
Si les responsables syndicaux reconnaissent que la Transition politique amorcée en 2023 a permis de corriger certaines défaillances structurelles — avec notamment l’octroi de plus de 1 000 postes budgétaires, la réhabilitation d’infrastructures scolaires ou encore le rétablissement des bourses —, ils dénoncent néanmoins le maintien de profondes insuffisances qui continuent de grever le bon fonctionnement du système éducatif national.
« Ces avancées sont louables, mais elles ne peuvent occulter la persistance de maux structurels qui compromettent la qualité de l’enseignement », a martelé l’un des porte-parole du Sena.
Des attentes claires, des réponses tardent
Parmi les principales revendications :
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L’augmentation du budget alloué à l’éducation, jugé insuffisant pour soutenir un développement durable du secteur ;
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La régularisation des situations administratives de nombreux agents publics, dont certains attendent depuis plusieurs années ;
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La valorisation du statut des enseignants, toujours en attente d’une réforme ambitieuse.
Le Sena rappelle que la stabilité du corps enseignant est un préalable indispensable à toute réforme éducative réussie. Or, à ce jour, les engagements pris par les autorités gouvernementales peinent à se concrétiser de manière satisfaisante.
Face à ce blocage, le syndicat en appelle désormais à l’arbitrage direct du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, également chef du gouvernement, pour une issue rapide et favorable.
« Il en va de la crédibilité de l’État et de l’avenir de milliers d’élèves gabonais », préviennent les leaders syndicaux.
En menaçant de perturber la rentrée scolaire à l’échelle nationale, le Sena entend clairement peser dans la balance politique et mettre la pression sur un gouvernement de Transition qui, jusqu’ici, s’est voulu réformateur mais prudent.
Le spectre d’une rentrée chaotique, dans un contexte de fragilité institutionnelle, pourrait bien contraindre les autorités à sortir de leur réserve. Le compte à rebours est lancé : au 1er septembre, le Gabon saura si l’école a été entendue.