Gabon : Pour Oyima, « la bonne dette » est celle qui crée de la croissance

2025-08-23 13:43:00
Alors que la dette publique du Gabon approche les 8 700 milliards de FCFA à fin juillet 2025, la tentation d’imposer une cure d’austérité pourrait sembler évidente. Mais pour Henri-Claude Oyima, ministre de l’Économie et des Finances, réduire coûte que coûte le stock de dette n’est pas une solution.
Sur le plateau de Gabon24, l’ancien banquier a défendu une approche
différente : « L’important n’est pas de baisser artificiellement la dette, mais
de transformer chaque franc emprunté en outil de croissance. »
Le ministre plaide pour une stratégie fondée sur le concept de “bonne
dette” : un endettement orienté vers des projets productifs capables
de générer des recettes pour l’État, d’accroître les exportations et de créer
des emplois pour les jeunes. Parmi les priorités citées : les infrastructures
énergétiques, le chemin de fer Boué-Belinga-Mayumba, ainsi que des pôles
industriels et agricoles. « La dette est mauvaise lorsqu’elle n’apporte aucune
recette en contrepartie », insiste Oyima, qui défend des investissements
structurants comme levier de développement.
Le gouvernement vise ainsi à ramener le poids de la dette de 59,2 %
du PIB en 2023 à 54 % en 2026, en privilégiant des financements en
FCFA, à moyen et long terme, assortis de taux d’intérêt soutenables et de
périodes de différé. Objectif : éviter l’asphyxie financière, réduire le risque
de change et sécuriser la trésorerie publique. Mais le pari comporte des
risques : le Gabon a déjà connu des projets coûteux inachevés ou peu rentables,
plombés par la mauvaise gouvernance. Le défi sera donc de convaincre bailleurs
et partenaires que cette nouvelle trajectoire d’endettement productif
sera soutenable et crédible sur le long terme.