Gabon : Que se passe-t-il à la concession du Grand Mayumba ? Le président de la ROSCEVAC interpelle les plus autorités de la république.



2025-08-21 16:07:00

Un rapport accablant du Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) met en lumière de graves défaillances dans la gestion des concessions forestières au Gabon.



. Le document, intitulé « Évaluation de l’échec des concessions forestières et nécessité de résiliation ou de révision des baux emphytéotiques », dénonce une « escroquerie à ciel ouvert » qui fragilise à la fois l’économie nationale et la souveraineté du pays. Le cas emblématique de l’entreprise African Conservation Development Group (ACDG), ex-Sustainable Forestry Management, est particulièrement mis en avant : après plus de 16 ans d’exploitation sur 731 000 hectares, aucune promesse majeure de développement durable n’aurait été tenue.

Selon le rapport, l’absence d’infrastructures touristiques, le manque de retombées économiques pour l’État et les populations locales, ainsi que l’échec à obtenir des certifications carbone internationales illustrent les limites d’un modèle de concession jugé défaillant. Les communautés riveraines n’ont pas bénéficié de mécanismes clairs de partage des revenus, tandis que des accidents mortels survenus dans ces zones soulignent de sérieuses lacunes en matière de sécurité. À cela s’ajoutent des accusations graves, allant du trafic d’iboga à la divulgation de données scientifiques confidentielles, renforçant l’idée que ces projets serviraient davantage des intérêts étrangers que ceux du Gabon.

Face à ces dérives, le ROSCEVAC appelle l’État gabonais à réagir avec fermeté. L’organisation recommande la résiliation des baux jugés défaillants et la réattribution des terres à des projets de foresterie communautaire, d’écotourisme durable et de conservation menés par des acteurs locaux. Elle insiste sur la nécessité d’un audit indépendant et d’une réforme fiscale pour garantir transparence et traçabilité. Enfin, tout en saluant la volonté du Président Brice Clotaire Oligui Nguema de réaffirmer la souveraineté économique, la société civile en appelle au Parlement et au CESEC pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de « forfaiture » et replacer la gestion des ressources naturelles au service du peuple gabonais.