Gabon : Raymond Ndong Sima dénonce un « retour à la case départ » après le scrutin du 27 septembre



2025-09-28 12:26:00

Au lendemain des élections législatives et locales du 27 septembre 2025, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima a réagi avec virulence sur sa page Facebook, fustigeant de graves « dérapages » observés dans plusieurs centres de vote. Pour lui, ce scrutin, qui devait marquer la fin de la transition entamée après le 30 août 2023, a plutôt révélé la persistance des pratiques d’un « système » que la rupture annoncée avait promis d’écarter.



« Le 30 août 2023 est apparu comme un jour de libération », a rappelé Ndong Sima, évoquant le coup de frein porté à des décennies d’« errements » politiques. Mais, ajoute-t-il, « voici que le premier vrai test qui clôt la transition nous ramène à la case départ ».

L’ex-chef de gouvernement pointe plusieurs dysfonctionnements : composition des bureaux de vote « entre les mains du parti présidentiel », attribution « opaque » des procurations, absence de scrutateurs pour des partis engagés dans la compétition, sans oublier la pratique des « électeurs transhumants », transportés en bus dans des circonscriptions où ils n’ont, selon lui, « ni attaches familiales, ni intérêts économiques ».

Autre grief majeur : la présence persistante de « personnes décédées » sur les listes électorales, malgré les signalements aux autorités compétentes.

« On est bien obligé de constater qu’on n’a pas changé de logiciel », a-t-il déploré, accusant les autorités d’avoir reproduit « la continuité du système » que le 30 août 2023 prétendait écarter. Et de conclure par un avertissement : « Une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon. Elle préfigure même des lendemains inquiétants. »

Pour Ndong Sima, le Gabon n’a donc pas encore tourné la page : « Nous sommes bien revenus avant le 30 août 2023, pour continuer l’écriture d’une histoire qui repose largement sur la fraude et une compétition déloyale. »