Gabon : tensions post-électorales entre le Vice-président Moundounga et Raymond Ndong Sima



2025-09-30 13:03:00

Les échanges politiques se durcissent au lendemain des élections législatives et locales du 27 septembre 2025. Le dernier épisode oppose Séraphin Moundounga, Vice-président de la République, à Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la transition et président de l’Alliance patriotique.



Au cœur de cette confrontation : les accusations d’incitation à la violence, à la haine et à la révolte que M. Moundounga a proférées à l’encontre de Ndong Sima, l’accusant également d’avoir limité l’investissement de son parti « à une seule province ».

« Bonsoir à tous et à chacun. Je viens d’écouter l’audio du Vice-président de la République… Il me met gravement en cause au sujet des incidents survenus à l’occasion des scrutins du 27 septembre », a réagi Raymond Ndong Sima dans un communiqué publié ce lundi. L’ancien Premier ministre a annoncé qu’il répondra officiellement lors d’un point de presse dès son retour à Libreville.

Une accusation contredite par les faits

Les affirmations de M. Moundounga semblent toutefois fragilisées par la réalité du terrain. L’Alliance patriotique a aligné des candidats dans plusieurs provinces, contredisant ainsi la version du Vice-président :

Paul Mapangou : 2ᵉ siège de Port-Gentil (Ogooué-Maritime)

Thierry Bayiko Mokoko : siège unique de Makokou

Amour Aimé Ingehou : 3ᵉ siège de la Zadié

Jérôme Mabika : 1ᵉʳ arrondissement de Tchibanga

Lyncet Mindoubi Mayagha : 1ᵉʳ siège de Mulundu

Michel Mouramba : 1ᵉʳ siège d’Owendo

À cela s’ajoutent les listes locales présentées à Makokou, Tchibanga et Libreville, illustrant l’ancrage national du parti au-delà de sa base historique dans le Woleu-Ntem.

Un duel politique révélateur des tensions

Cette polémique met en lumière les fractures persistantes dans la transition post-30 août 2023. En ciblant directement Ndong Sima, le Vice-président personnalise le débat, au risque de détourner l’attention des questions centrales liées à la transparence du scrutin.

De son côté, l’ancien Premier ministre transforme l’attaque en tribune politique, laissant présager une conférence de presse à haute intensité, où il pourrait répliquer aux accusations tout en interrogeant la sincérité du processus électoral.

Dans ce bras de fer, le pays assiste à un révélateur des défis démocratiques : la promesse de rupture avec les pratiques anciennes semble vaciller, alors que les enjeux de crédibilité et de confiance dans les institutions restent plus cruciaux que jamais.