La décision du gouvernement d’engager la construction de trois ports de pêche modernes à Mayumba, Port-Gentil et Libreville dépasse la simple modernisation d’infrastructures halieutiques. Elle traduit une volonté politique de redéfinir la place du Gabon dans l’économie bleue, en l’arrimant aux standards internationaux, et en en faisant un levier stratégique de souveraineté alimentaire, d’intégration régionale et de durabilité.

Sur le plan économique, ces ports constituent des pôles structurants qui vont professionnaliser un secteur largement informel, réduire la dépendance du pays aux importations de poissons (près de 60 % de la consommation nationale est encore importée), et créer une chaîne de valeur locale allant de la capture à la transformation. L’impact attendu est double : renforcer la sécurité alimentaire tout en générant des emplois et des revenus dans les zones côtières.

Sur le plan géopolitique et environnemental, le Gabon s’inscrit dans une dynamique mondiale où les océans deviennent des terrains de compétition stratégique. La mobilisation d’Obligations bleues adossées à la conversion de 500 millions de dollars de dette publique, illustre une capacité à utiliser des instruments financiers innovants pour concilier développement et préservation des écosystèmes marins. Cette approche place le Gabon dans le cercle restreint des pays pionniers de la finance bleue, aux côtés des Seychelles ou du Belize.

Enfin, dans une Afrique centrale encore dominée par les hydrocarbures, le Gabon se positionne comme un laboratoire de la diversification économique durable, capable de transformer sa façade maritime en moteur de croissance inclusive et de coopération régionale.

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La rédaction

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