Iboga : le Gabon défend ses racines à Genève et Denver face aux menaces d’appropriation

2025-06-03 18:16:00
Alors que l’iboga suscite un engouement mondial pour ses vertus thérapeutiques, notamment dans les cercles de la médecine psychédélique, deux organisations gabonaises – Blessings of the Forest Gabon (BOTF-Gabon) et Maghanga Ma Nzambé – portent la voix des gardiens traditionnels de cette plante sacrée. À Genève comme à Denver, ces acteurs tirent la sonnette d’alarme contre l’appropriation culturelle sans réciprocité et militent pour un cadre éthique mondial garantissant la souveraineté des communautés locales.
À la 51ᵉ session de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), BOTF-Gabon, par la voix de Georges Gassita, a plaidé pour la reconnaissance du principe de non-régression dans les traités internationaux. Objectif : protéger les droits culturels acquis des communautés autochtones contre toute tentative d’affaiblissement juridique. BOTF a également proposé des révisions d’articles dans le futur traité sur les expressions culturelles traditionnelles, exigeant notamment un consentement libre, informé et préalable pour toute utilisation des savoirs liés à l’iboga.
Pendant ce temps, à Denver, lors de la conférence internationale « Psychedelic Science », l’association Maghanga Ma Nzambé a rappelé que l’iboga ne peut « soigner le monde » sans que le monde ne soigne d’abord la mémoire des peuples qui en sont les gardiens. Accompagnée par BOTF-Gabon et le Fonds de Conservation des Médecines Indigènes, la délégation gabonaise appelle à un dialogue Sud-Nord basé sur la justice, le respect et le développement local. Plus que jamais, le Gabon est sommé de se mobiliser pour défendre son patrimoine vivant et protéger les droits des communautés détentrices de savoirs ancestraux.