“La Poste S.A. au bord du gouffre : l’État enclenche un plan de sauvetage d’urgence

2025-06-06 10:38:00
C’est un naufrage silencieux que le gouvernement vient de mettre en lumière. Lors du Conseil des ministres du 4 juin 2025, un rapport accablant sur la situation financière de La Poste S.A. a provoqué un électrochoc au sommet de l’État. Gouvernance opaque, masse salariale insoutenable, primes indûment versées, absence de revenus pérennes : l’entreprise publique, autrefois pilier du service de proximité, se retrouve aujourd’hui en état de faillite technique. Pire encore, les subventions publiques — jadis bouclier conjoncturel — ne suffisent plus à garantir le paiement des salaires dès ce mois de juin. En clair, plus de 500 emplois sont menacés et l’acheminement du courrier sur le territoire national pourrait être interrompu.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement a approuvé en urgence un plan de relance articulé autour de quatre leviers structurants : un audit externe indépendant pour situer les responsabilités, un plan de restructuration incluant des départs volontaires, un mécanisme de défaisance pour libérer de la trésorerie, et un accompagnement social pour atténuer l’impact humain des mesures. Le ministre de la Communication et des Médias a fixé un ultimatum clair : la direction de La Poste dispose de sept jours pour livrer une feuille de route réaliste et chiffrée. En parallèle, un Conseil d’administration exceptionnel sera convoqué pour entériner les premières mesures de redressement.
Au-delà du sauvetage d’une entreprise publique en péril, c’est tout un modèle économique que l’État entend repenser. Car la crise de La Poste S.A. illustre les dérives structurelles d’une gestion administrative déconnectée des réalités du marché. Pour les nouvelles autorités, le temps est venu d’imposer une rigueur budgétaire et managériale, sans pour autant sacrifier la mission de service public. Dans un contexte de redéfinition de l’État stratège, ce plan de relance pourrait bien être un test décisif pour la crédibilité des réformes économiques engagées sous l’ère Oligui Nguema.