En accueillant Moussa Saleh Batraki, le Président de la République affirme la place stratégique du Gabon dans les grandes coalitions africaines et du Sud global.

À quelques mois d’un Sommet décisif à Malabo, le Gabon s’impose comme un acteur diplomatique de poids sur la scène internationale. Ce lundi, le Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience Monsieur Moussa Saleh Batraki, Secrétaire général de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), pour une rencontre à la fois stratégique et tournée vers l’avenir.

Une organisation aux enjeux globaux, un Gabon aux ambitions renouvelées

L’OEACP, forte de ses 79 États membres répartis sur trois continents, incarne aujourd’hui l’une des principales plateformes multilatérales du Sud global. Son objectif : renforcer la coopération Sud-Sud, promouvoir le développement durable et garantir une voix collective aux pays historiquement marginalisés dans les relations internationales.

Fraîchement nommé à la tête de cette organisation, Moussa Saleh Batraki est venu à Libreville présenter les grands axes de sa feuille de route : rationalisation des organes internes, amélioration de l’impact des programmes de développement, et surtout, recentrage sur les besoins des États membres. Conscient du rôle pivot que peut jouer le Gabon, le Secrétaire général a sollicité l’appui politique et diplomatique du pays dans l’optique du prochain Sommet des Chefs d’État de l’OEACP, prévu en fin d’année à Malabo.

Oligui Nguema, Président d’honneur du Forum des investissements privés

Fait marquant de l’audience : le Chef de l’État gabonais a accepté de présider d’honneur le Forum sur les investissements dans le secteur privé, événement parallèle majeur du Sommet de Malabo. Ce choix n’est pas anodin : il témoigne de la reconnaissance continentale et internationale d’une politique gabonaise désormais centrée sur la transformation économique, la diversification des partenariats et l’attractivité du secteur privé.

Dans une diplomatie post-Bongo, marquée par l’exigence de résultats, le Gabon entend mettre son image rénovée au service d’un nouveau leadership Sud-Sud, fondé sur la transparence, la coopération équilibrée et le respect des souverainetés.

Vers une coopération renforcée avec l’OEACP

Au-delà du symbole, les discussions ont porté sur des pistes concrètes de collaboration entre Libreville et Bruxelles, siège de l’Organisation. Le Secrétaire général Batraki a notamment réaffirmé la disponibilité de l’OEACP à accompagner les projets structurants du Gabon, en matière d’industrialisation, d’infrastructures, de transition verte et d’autonomisation des jeunes. Le tout, dans la logique d’un appui ciblé au Plan de transformation économique et sociale porté par le Gouvernement de la Transition.

Cette audience confirme une tendance de fond : le retour du Gabon au centre du jeu diplomatique multilatéral. Entre crédibilité retrouvée et orientation pragmatique, Brice Clotaire Oligui Nguema semble dessiner une nouvelle doctrine de politique étrangère : protéger les intérêts nationaux tout en multipliant les leviers d’influence dans les grands espaces régionaux et internationaux.

En recevant le Secrétaire général de l’OEACP, le Président gabonais envoie un double message. D’une part, le Gabon est prêt à jouer un rôle de catalyseur dans les dynamiques du Sud global. D’autre part, il entend transformer la diplomatie en levier concret de développement, loin des postures figées du passé. La route de Malabo est lancée — et Libreville entend bien y faire entendre sa voix.

Auteur

Rédaction de Biba 241

Parlons de vous