Libreville : la voie de contournement de l’aéroport déjà en dégradation, un an après son inauguration



2025-07-26 22:14:00

Un an après son ouverture en grande pompe, la voie de contournement de l’aéroport international Léon-Mba, censée fluidifier la circulation entre Camp-de-Gaulle, Alibandeng et Okala, présente déjà de nombreux signes de dégradation. Un constat qui interroge sur la durabilité des travaux publics dans la capitale gabonaise.



Inaugurée en août 2024 comme un symbole de modernisation urbaine et de désengorgement routier, la voie de contournement de l’aéroport devait incarner l’excellence des infrastructures de la Ve République. Pourtant, sur le terrain, la réalité peine à suivre les promesses. Panneaux de signalisation tordus, garde-fous endommagés ou arrachés, éclairage public inexistant sur plusieurs tronçons : les désagréments s’accumulent.

Au rond-point d’Alibandeng, un garde-fou détruit, probablement à la suite d’un accident, reste toujours non remplacé. Des habitants affirment que ce type d’incident n’est pas isolé. « Depuis l’inauguration, plusieurs accidents ont eu lieu ici, surtout la nuit. Il fait trop sombre », explique Jean-Maurice, chauffeur de taxi souvent sur cet axe.

Entre le Débarcadère et le rond-point d’Okala, l’obscurité est totale. Les lampadaires, pourtant flambant neufs à l’inauguration, sont aujourd’hui hors service. Le week-end dernier, le Conseil national de l’eau et de l’électricité (CNEE) a annoncé à la télévision publique le lancement immédiat des réparations… mais les riverains attendent toujours.

« Les lampadaires ne fonctionnent plus, et le soir, c’est devenu trop risqué de faire du sport. J’ai même envisagé de faire enlever moi-même les garde-fous pliés pour dégager le trottoir, mais ce n’est pas à moi de le faire », témoigne Sosthène N., habitant du quartier. Un désenchantement partagé par nombre d’usagers.

Le contraste est saisissant entre l’ambition initiale du projet – fluidifier la circulation et sécuriser les accès nord de Libreville – et le relâchement observé à peine un an plus tard. Les dégradations laissent planer des doutes sur la qualité des matériaux utilisés, l’efficacité des entreprises attributaires et surtout, sur l’absence de suivi technique régulier.

Alors que le gouvernement a fait de l’entretien des infrastructures un pilier de sa politique de transformation, cet exemple devient symptomatique de la fragilité de certains chantiers publics. À défaut de correctifs rapides, cette voie pourrait rapidement perdre son utilité et devenir un foyer d’insécurité supplémentaire.

La situation interpelle, d’autant plus que des milliards de francs CFA ont été investis dans cet ouvrage. Un audit de l'état des routes et un renforcement des dispositifs de maintenance semblent aujourd’hui inévitables. Pour les riverains, l’urgence est claire : la voie de contournement doit être réhabilitée, entretenue et surveillée.