Locales 2025 : Jean-Rémy Yama finalement en lice… après un bras de fer judiciaire



2025-09-23 16:54:00

À trois jours du scrutin des élections locales et législatives, le cas de Jean-Rémy Yama, président du Parti National pour le Travail et le Progrès (PNTP), continue de faire couler beaucoup d’encre.



Exclu des législatives, il a néanmoins obtenu in extremis la validation de sa candidature aux municipales dans le département de Mulundu, après un véritable feuilleton juridico-politique.

La première étape de ce bras de fer est intervenue lorsque la Cour Constitutionnelle a rejeté la candidature de Jean-Rémy Yama aux élections législatives. Avec lui, d’autres figures de l’opposition avaient été écartées, suscitant une vague de critiques sur la transparence du processus électoral.

Déterminé à se maintenir dans la course, monsieur Yama avait introduit un recours pour les locales. Le 6 septembre, le Tribunal administratif de Koula-Moutou lui a donné raison, validant sa liste et ordonnant que son nom figure parmi les candidats aux élections municipales de Mulundu.

Peu après cette décision, le commissaire général à la loi, près le Conseil d’État, a introduit un recours « dans l’intérêt de la loi », demandant la rétractation du jugement du Tribunal administratif. Jean-Rémy Yama a aussitôt dénoncé une « aberration juridico-juridictionnelle », estimant que le Conseil d’État n’avait aucune compétence en matière de contentieux préélectoral des locales. Il s’est appuyé sur l’article 262 du Code électoral, qui attribue au tribunal administratif compétence exclusive « en premier et dernier ressort » pour ce type de litige.

Selon ses adversaires, la candidature de Yama souffrirait d’irrégularités administratives, notamment l’absence de légalisation de son acte de naissance. L’intéressé rejette ces accusations, rappelant avoir produit le même document lors d’échéances précédentes. Pour ses partisans, ces obstacles répétés ne sont rien d’autre qu’un acharnement destiné à l’empêcher de concourir.

Malgré ces contestations, la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, a confirmé le 16 septembre la présence de la liste PNTP menée par Jean-Rémy Yama à Mulundu. Une décision qui redonne souffle à ses militants et lui permet de rester dans la compétition.

La candidature de Yama, sauvée de justesse, symbolise un combat plus large pour l’équité électorale et le respect de la loi. Elle illustre également les tensions persistantes entre institutions juridictionnelles et acteurs politiques à la veille d’un scrutin décisif.

Dans le département de Mulundu, sa présence pourrait rebattre les cartes, notamment dans une province traditionnellement acquise au pouvoir mais en pleine recomposition politique.