Le gouvernement gabonais a acté, lors du dernier Conseil des ministres, la création d’une Zone Économique à Régime Privilégié (ZERP) à Meyokye, dans la zone sensible des Trois Frontières (Gabon – Cameroun – Guinée équatoriale), à proximité de Bitam dans la province du Woleu-Ntem.

Le projet de décret adopté déclare d’utilité publique l’occupation par l’État d’un site de 18 912 hectares, destiné à accueillir à la fois une ZERP et une zone à forte productivité. Objectif : stimuler l’intégration économique régionale, diversifier l’économie gabonaise et transformer cette zone frontalière en un pôle industriel et logistique d’envergure.

Un projet structurant pour l’intégration régionale

Présentée comme une initiative stratégique, la ZERP de Meyokye vise à attirer des investissements industriels et commerciaux, à développer les chaînes de valeur locales (agro-industrie, transformation du bois, logistique) et à positionner le Gabon comme un carrefour économique sous-régional.

En exploitant la position géographique des Trois Frontières, le gouvernement entend faire de Meyokye une plateforme d’échanges transfrontaliers avec ses voisins, contribuant ainsi au dynamisme de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Des inquiétudes sociales persistantes

Derrière cette ambition, une question sensible se pose : qu’adviendra-t-il des populations installées dans cette zone de près de 19 000 hectares ? Si les autorités promettent un projet créateur de richesses et d’emplois, l’expérience passée de grands chantiers nationaux fait craindre des déguerpissements forcés et des tensions sociales.

La réussite du projet dépendra donc de la capacité de l’État à mettre en place des mécanismes de compensation et de relogement équitables, ainsi qu’un dialogue social inclusif, afin que les populations locales soient pleinement associées au processus.

Auteur

La rédaction

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