Milingui : le fer du Gabon bradé dans les coulisses d’un scandale

2025-09-01 10:50:00
Milingui devait incarner l’avenir minier du Gabon, il devient le théâtre d’un nouveau scandale.
Derrière les promesses d’industrialisation, de milliards investis et de
milliers d’emplois, c’est une manœuvre opaque qui se joue entre le ministère
des Mines et l’homme d’affaires Gagan Gupta. Le projet porté depuis 2017 par
Havilah Mining, société sud-africaine qui avait tout préparé pour lancer
l’exploitation en 2026, se retrouve aujourd’hui torpillé par un accord obscur
signé avec une société-écran basée à Dubaï. Le Gabon, une fois encore, donne
l’image d’un pays où les règles du jeu peuvent être réécrites au gré des deals
politiques et des connivences.
Au centre de cette affaire, le nom de Gagan Gupta, déjà bien connu pour
avoir façonné l’empire Olam au Gabon et contrôlé des secteurs stratégiques. Par
le biais d’A2MP Investment DMCC, une société sans ancrage réel dans le pays
mais spécialisée dans l’acquisition de permis miniers en Afrique, il revient
sur le devant de la scène. Cette intrusion fragilise un opérateur légalement
installé, met en péril un projet déjà financé, et alimente l’idée d’une “mafia
d’État” qui confisque les richesses nationales au profit d’intérêts privés.
Le cas de Milingui n’est pas isolé. Maboumine, Bakoudou, Etéké : partout, les soupçons de manigances se multiplient. Dans ces conditions, quel investisseur sérieux osera encore s’engager au Gabon, sachant que son projet peut être subtilisé par un simple accord confidentiel ? Au lieu d’être une vitrine de transparence et de confiance, Milingui est en train de devenir le symbole d’un État prédateur, prêt à brader ses ressources au mépris de la loi. Une fois de plus, l’avenir industriel du pays est sacrifié sur l’autel des deals de couloir.