Moanda, 2 juillet 2025 – Le gouvernement gabonais accélère sa stratégie de transformation locale des ressources minières avec une mission officielle de haut niveau à Moanda, capitale gabonaise du manganèse.

L’objectif affiché : faire du minerai une véritable locomotive économique nationale, en créant plus de valeur sur le territoire.

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique forte de rompre avec le modèle d’économie extractive, dominé par l’exportation brute des matières premières. Le Gabon, l’un des trois premiers producteurs mondiaux de manganèse, entend désormais transformer une part significative de sa production localement afin de booster l’économie nationale.

Selon les données du ministère des Mines, plus de 90 % du manganèse extrait au Gabon est actuellement exporté sous forme brute, principalement vers la Chine et l’Inde. Cette situation limite considérablement les retombées économiques locales, tant en termes de revenus fiscaux que de création d’emplois.

Le gouvernement ambitionne de renverser cette tendance. “Chaque tonne de manganèse transformée sur place représente une multiplication de la valeur ajoutée, des emplois directs et indirects, et une augmentation significative des recettes fiscales”, a déclaré le ministre des Mines lors de la visite.

L’enjeu est de taille : en transformant 30 à 40 % du manganèse localement d’ici 2030, le Gabon pourrait doubler les revenus issus de cette filière et réduire sa dépendance à la rente pétrolière.

À Moanda, la délégation a visité les installations du Complexe Métallurgique de Moanda (CMM), exploité par COMILOG, et celles de la CICMHZ. Si ces infrastructures existent déjà, elles nécessitent des investissements supplémentaires pour augmenter leur capacité et diversifier les produits finis (alliages, ferro-manganèse, etc.).

Le gouvernement a annoncé l’étude d’un partenariat public-privé pour appuyer l’extension de ces unités de transformation et faciliter l’implantation de nouveaux opérateurs industriels.

Le volet économique de cette stratégie ne s’arrête pas à la production. La transformation locale du manganèse est appelée à devenir un moteur de croissance inclusive. D’après les projections du ministère de l’Économie, chaque usine de transformation peut générer entre 500 et 1000 emplois directs et induits, tout en créant une demande accrue en compétences techniques locales.

En parallèle, l’État entend capter davantage de revenus via la fiscalité minière, les droits d’exportation sur les produits finis, et les impôts sur les entreprises opérant dans cette nouvelle chaîne de valeur.

La mission gouvernementale à Moanda est un signal fort envoyé aux investisseurs, aux industriels et à la population : le Gabon veut construire un modèle économique basé sur la transformation, la souveraineté industrielle et la création de richesse durable.

Ce tournant s’inscrit dans la vision du Plan de Transition et de Relance de l’Économie qui vise à faire du secteur minier un pilier de la diversification économique du pays, aux côtés de l’agriculture et des nouvelles technologies.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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