Nomination controversée au TPI d’Oyem : une magistrate sans statut officiellement intégrée

2025-09-18 13:28:00
La nomination d’Islande Ornella Zang Nze, dépourvue du statut de magistrat, soulève une vive polémique dans la sphère judiciaire gabonaise.
En pleine période de campagne électorale, la justice gabonaise fait face à une polémique inattendue. Selon La Presse judiciaire, à l’issue du dernier Conseil supérieur de la magistrature (CSM) tenu le 12 septembre 2025 sous la présidence du Chef de l’État, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, Islande Ornella Zang Nze a été nommée juge au Tribunal de première instance (TPI) d’Oyem, bien qu’elle ne détienne pas le statut de magistrat et soit absente des tableaux d’avancement de l’École nationale de la magistrature (ENM).
Cette nomination, perçue comme une violation manifeste des dispositions organiques encadrant l’accès à la fonction judiciaire, a provoqué l’indignation au sein de l’ordre judiciaire. Les articles 15 et suivants de la loi organique n° 001/2012 portant statut des magistrats prévoient clairement que l’accès au corps des magistrats du siège nécessite soit un diplôme de l’ENM, soit une intégration exceptionnelle via un concours rigoureux. Or, Ornella Zang Nze ne figure sur aucun procès-verbal de promotion et serait absente de la liste de la session 2023 issue du concours de 2021.
Les investigations révèlent que la candidate avait tenté le concours de l’ENM en 2021, avec une note de 10,20/20 au premier tour, mais avait été recalée aux épreuves orales. En 2024, elle se serait plutôt tournée vers le concours d’entrée à l’ÉNA et exerce aujourd’hui comme clerc au cabinet d’huissier Minko Mi Abo, à Libreville, en préparation du concours d’huissier de justice. Ces éléments interrogent sur la légitimité de sa nomination et soulèvent la question d’une possible erreur ou méprise lors du CSM.
À l’heure où la justice est envisagée comme un pilier du nouveau Gabon, ces faits demandent des éclaircissements rapides de la part de la tutelle afin de restaurer la confiance dans les institutions judiciaires et de garantir la transparence des nominations dans le corps des magistrats.