Pêche artisanale au Gabon : 5 % seulement détenus dans ce secteur par des Gabonais. comment rétablir la souveraineté nationale ?



2025-07-16 13:20:00

Libreville, juillet 2025 – Le constat est sans appel : 5 % des acteurs de la pêche artisanale au Gabon sont de nationalité gabonaise . Ce déséquilibre soulève des questions croissantes sur la souveraineté économique et alimentaire du pays, ainsi que sur la maîtrise de ses ressources halieutiques.



Le gouvernement, par la voix du ministère de la Pêche, a récemment reconnu la situation comme “préoccupante”, pointant du doigt l’absence de régulation stricte, le manque de formation locale et l’abandon progressif du secteur par les nationaux, faute d’incitations.

La pêche artisanale représente pourtant une source essentielle d’approvisionnement en poisson pour les populations, notamment en zones côtières. Mais face à la domination étrangère, de nombreux Gabonais dénoncent une “mainmise” qui réduit les retombées économiques locales. “Ce sont eux qui pêchent, qui vendent, qui contrôlent les circuits. Les Gabonais ne sont que spectateurs”, déplore un responsable d’une coopérative de pêche à Mayumba .

Pour inverser la tendance, plusieurs pistes sont évoquées : conditionner l’accès aux zones de pêche à des partenariats avec des nationaux, subventionner l’achat d’équipements pour les pêcheurs gabonais, ou encore mettre en place des formations techniques pour redonner de l’attractivité au métier.

Un projet de loi est en préparation pour mieux encadrer le secteur et renforcer le contrôle des autorités sur les activités artisanales. “Il ne s’agit pas de chasser les étrangers, mais de rééquilibrer les choses en faveur des Gabonais”, assure une source gouvernementale.

Rétablir la souveraineté nationale sur les ressources maritimes passe ainsi par une véritable volonté politique, mais aussi par une redynamisation du tissu local. Le défi est de taille, mais incontournable pour garantir la sécurité alimentaire et la justice économique.