À Libreville et dans plusieurs grandes villes gabonaises, le manque de monnaie crée une économie parallèle où les mendiants deviennent intermédiaires entre citoyens et commerçants.

À Libreville et dans d’autres centres urbains du Gabon, la pénurie chronique de petites coupures engendre un phénomène inédit : des mendiants se muent en véritables changeurs improvisés. Accumulant les pièces de 100, 200 ou 500 FCFA reçues dans la rue, ils les revendent ensuite aux commerçants, chauffeurs de taxi ou particuliers en quête de monnaie, moyennant une commission symbolique.

Cette pratique, révélée par un reportage de Gabon24, révèle une véritable économie parallèle de la petite monnaie, devenue rare et négociable. Pour les mendiants, c’est une nouvelle source de revenus ; pour les commerçants et usagers, un casse-tête coûteux mais souvent incontournable pour pouvoir effectuer leurs transactions quotidiennes.

Au-delà de l’anecdote, cette situation met en lumière des dysfonctionnements persistants dans l’approvisionnement en pièces par les banques et la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). La rareté de la petite monnaie pénalise le commerce de proximité et complique la fluidité des transactions, notamment dans les transports, les marchés et les commerces informels.

Face à ce constat, les économistes et acteurs du secteur financier appellent à une solution durable. Le réapprovisionnement régulier des banques en petites coupures et une meilleure planification monétaire sont indispensables pour éviter que ce phénomène, symptomatique d’une gestion monétaire défaillante, ne s’amplifie dans les semaines et mois à venir.

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La rédaction

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