Pétrole : la production gabonaise recule de 5 % au premier trimestre 2025

2025-08-25 10:15:00
Le secteur pétrolier gabonais, pilier de l’économie nationale, a connu un début d’année morose. Selon les chiffres de la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEPF), la production s’est établie à 2,87 millions de tonnes, soit 20,9 millions de barils, entre janvier et mars 2025. Un niveau en recul de 5 % par rapport à la même période en 2024 (2,99 millions de tonnes, 21,8 millions de barils). En cause, des perturbations techniques persistantes liées à l’indisponibilité d’équipements stratégiques, notamment des compresseurs, générateurs et pipelines.
Cette baisse de production a mécaniquement pesé sur les exportations, qui chutent de 9,9 % à 2,55 millions de tonnes, contre 2,83 millions un an plus tôt. La tendance reflète non seulement les difficultés techniques rencontrées par les opérateurs, mais aussi une demande internationale en retrait. Côté prix, le marché n’a pas apporté de répit : le Brent s’est négocié en moyenne à 75,6 $/baril au premier trimestre, contre 83,2 $/baril un an plus tôt (-9,1 %). Le brut gabonais a suivi, à 74,1 $/baril (-8,6 %).
Pour l’État, dont les recettes pétrolières constituent une part substantielle du budget, l’équation se complexifie. Si le taux de change favorable (623,5 FCFA/$ contre 604,1 FCFA/$ un an plus tôt) permet d’amortir partiellement le choc en monnaie locale, la contraction combinée des volumes et des prix fragilise la soutenabilité des finances publiques.
Cette contreperformance met en lumière la fragilité d’un secteur stratégique, trop dépendant d’installations vieillissantes. Elle relance l’urgence d’investissements massifs dans la maintenance et la modernisation des infrastructures, afin de stabiliser la production et garantir la contribution du pétrole à la croissance économique et au financement des politiques publiques.