Plaine-Orety : l’État accorde deux mois pour un plan d’accompagnement social élargi aux déguerpis sans titres fonciers



2025-06-28 17:15:00

C’est une avancée significative dans la gestion des expropriations à Libreville : un délai de deux mois a été accordé au comité de suivi mis en place par les plus hautes autorités pour proposer un plan d’accompagnement social destiné aux familles déguerpies de la zone dite “Plaine-Orety”, derrière l’Assemblée nationale.



Un tournant salué par les représentants des populations concernées, qui voient enfin leurs doléances prises en compte, même en l’absence de titres fonciers.


Longtemps exclues du processus de relogement, ces familles expropriées sans indemnisation ni solution de repli avaient exprimé leur désarroi, notamment après les premières communications officielles qui conditionnaient l’aide sociale à la détention de titres fonciers. Mais l’audience accordée par le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a changé la donne. Le Président a personnellement levé cette condition restrictive, élargissant ainsi le champ des bénéficiaires à toutes les personnes ayant occupé de manière légale des terrains de l’État sans jamais avoir été indemnisées. Une décision que le collectif des déguerpis a qualifiée de « juste, forte et courageuse ».


S’exprimant en conférence de presse, le porte-parole du collectif, Grévice Ndong Ovono, a reconnu l’absence de titres fonciers parmi les membres de la communauté déplacée, mais a tenu à souligner : « Nous avons construit des vies entières sur ces terrains. » Il a également salué la posture du Président, qui a écouté les familles « la main sur le cœur », affirmant sa volonté de traiter chaque situation avec humanité et équité.


Pour concrétiser cette orientation présidentielle, un comité de suivi a été mis en place. Coordonné par le vice-président de la République, il rassemble la présidente du Conseil économique, social et environnemental, le ministère de l’Habitat, l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), la mairie centrale de Libreville et des représentants des familles concernées. Leur mission est de remettre, dans un délai de deux mois, un plan d’accompagnement social réaliste, équitable et opérationnel. Ce document devra inclure des propositions concrètes de relogement, des mécanismes de compensation, et un calendrier clair de mise en œuvre.


Par cette décision, le président Brice Clotaire Oligui Nguema affirme une ligne de gouvernance où autorité ne rime pas avec brutalité, mais s’accompagne d’un sens aigu de la justice sociale. Dans un contexte de transition politique et de recomposition du contrat social, cette posture est perçue par les populations comme un signe fort d’un leadership à l’écoute, soucieux de réparer les erreurs du passé sans renier les exigences de l’ordre urbain.