Le 16 juillet 2025, l’abandon d’un nourrisson devant une maison du quartier Matanda, dans le 4ᵉ arrondissement de Port-Gentil, avait bouleversé les habitants et suscité une vive émotion dans tout le pays. Une semaine plus tard, l’affaire connaît un tournant décisif : la mère de l’enfant a été retrouvée. Derrière ce geste dramatique se cache une histoire de peur, de solitude et de pressions affectives, selon le site d’information Ogooué Maritime Infos (OMI).

Ce matin-là, une habitante de Matanda découvre, abasourdie, un nourrisson enveloppé dans une couverture, posé devant sa porte. Elle alerte immédiatement les autorités. L’émoi est général, les réseaux sociaux s’emballent, et les interrogations fusent : qui est cette mère ? Pourquoi avoir agi ainsi ? Le mystère reste entier pendant plusieurs jours.

Mais grâce aux investigations des forces de l’ordre, un visage finit par émerger de l’ombre : celui d’une Gabonaise d’une trentaine d’années, habitant non loin de là. L’affaire prend alors un tournant inattendu.

D’après les informations obtenues par OMI, la jeune femme a agi sous l’emprise d’un stress intense. Mère de trois enfants, elle entretenait une relation avec un compagnon catégoriquement opposé à toute nouvelle naissance. Vivant chacun dans leur domicile respectif, elle aurait dissimulé sa grossesse pendant neuf mois, craignant une rupture définitive si son compagnon venait à découvrir la vérité.

Le détonateur survient lorsqu’elle apprend que ce dernier prévoit de lui rendre visite peu après son accouchement. Submergée par la panique, incapable de trouver une solution immédiate, elle prend une décision radicale : déposer discrètement son bébé devant la maison de sa propre tante, en espérant qu’il y soit recueilli sans éveiller de soupçons.

La réaction de la tante est immédiate : pensant à un abandon anonyme, elle contacte les autorités, sans imaginer un seul instant que l’enfant pourrait être celui de sa propre nièce. Ce n’est qu’après une série de recoupements que la vérité éclate, mettant fin à une semaine d’enquête.

Au-delà du choc et de l’émotion, ce drame soulève des questions profondes sur les enjeux du planning familial et de l’accompagnement psychosocial des femmes en situation de vulnérabilité. Car au cœur de ce geste se dessine une réalité souvent ignorée : la solitude de nombreuses mères face aux décisions complexes de la vie familiale et sentimentale.

Les structures sanitaires gabonaises proposent pourtant des solutions de contraception accessibles. Mais la peur du jugement, la pression des partenaires ou l’absence d’écoute peuvent conduire à des choix extrêmes.

Ce fait divers, aussi bouleversant qu’édifiant, rappelle l’urgence de renforcer les politiques d’éducation sexuelle, de soutien aux mères en détresse, et de libération de la parole autour des tabous liés à la maternité. Car derrière chaque abandon, il y a une femme, souvent prise au piège d’une société encore trop silencieuse sur ses douleurs.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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