Poulet de chair : le Gabon planche sur 2027 pour tourner la page des importations



2025-08-26 02:00:00

Le gouvernement a lancé, ce lundi 25 août, un forum national sur l’avenir de la filière avicole. Objectif : préparer l’interdiction des importations de poulets de chair dès janvier 2027 et poser les bases d’une véritable souveraineté alimentaire.



Le compte à rebours est lancé. Annoncée le 30 mai dernier, l’interdiction des importations de poulets de chair entrera en vigueur au 1er janvier 2027. D’ici là, le Gabon doit relever un défi de taille : réduire une dépendance alimentaire jugée dangereuse et bâtir une production nationale capable de répondre à la demande.


Chaque année, le pays consomme en moyenne 55 000 tonnes de poulets importés, contre seulement 4 000 tonnes produites localement. Un déséquilibre lourd de conséquences, selon le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier : « une perte économique annuelle considérable, une vulnérabilité en matière de sécurité alimentaire, une fragilisation de l’emploi et un déséquilibre de la balance commerciale ».


Face à ce constat, l’exécutif mise sur le forum national de concertation ouvert le 25 août pour identifier les leviers prioritaires de la relance avicole. « De vos échanges devront ressortir des solutions qui favoriseront l’émergence d’un réel tissu d’emplois dans le secteur avicole », a insisté Alexandre Barro Chambrier.


La ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Odette Polo épouse Panzou, a appelé à rompre avec les grandes annonces sans suite : « Notre pays a trop souffert des solutions inexploitables restées au niveau des incantations. Il nous faut tirer les leçons des échecs passés en trouvant les meilleurs mécanismes et stratégies pour atteindre des résultats crédibles ».


Parmi les pistes évoquées : un régime fiscal adapté, un meilleur encadrement technique, une gestion foncière plus souple, une politique de l’alimentation animale et une meilleure organisation de la commercialisation.


Ce tournant s’inscrit dans la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a fait de la souveraineté alimentaire un axe majeur de son projet de société. Un choix stratégique qui épouse aussi bien les Objectifs de développement durable (ODD) que la vision “Gabon 2050”.


Mais le défi reste immense : en moins de trois ans, il s’agit de reconstruire toute une filière. Le succès dépendra de la capacité des pouvoirs publics et des acteurs privés à transformer les intentions en résultats tangibles.