À moins de trois mois de la présidentielle, l’opposition ivoirienne tente de trouver la bonne stratégie face au quatrième mandat d’Alassane Ouattara. Entre manifestations pacifiques, rapprochements politiques et ouverture au dialogue avec le pouvoir, les partis cherchent à peser malgré des exclusions majeures et un climat politique incertain.

Le samedi 9 août 2025, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues d’Abidjan, à l’appel du PPA-CI de Laurent Gbagbo, du PDCI de Tidjane Thiam et du FPI de Pascal Affi N’Guessan. Cette marche pacifique marquait la première action commune des deux principales forces d’opposition, pour dénoncer un quatrième mandat d’Alassane Ouattara et l’exclusion de quatre figures majeures  Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro  de la course présidentielle. Le scrutin est prévu le 25 octobre, avec pour l’heure trois candidats en lice : Alassane Ouattara, Simone Ehivet Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan.

Face à un électorat mobilisé mais une opposition affaiblie, certaines forces politiques se rapprochent. En juin, le PPA-CI et le PDCI ont formé le Front commun, tandis que Simone Gbagbo et Ahoua Don Mello affichent leur volonté de coordonner leurs campagnes et d’harmoniser leur vision politique. Ce rapprochement vise à obtenir de meilleures conditions électorales et à éviter les violences qui ont marqué le passé. Parallèlement, Charles Blé Goudé, inéligible, mène avec sa coalition CAP-CI un dialogue direct avec le RHDP au pouvoir, pour aborder les points de tension et les garanties attendues pour le scrutin.

À quelques semaines de la clôture des candidatures, fixée au 26 août, la situation reste tendue. Les divisions internes, les exclusions de candidats phares et l’incertitude sur les conditions électorales fragilisent la position de l’opposition. Si le Front commun et la CAP-CI tentent d’aligner leurs stratégies, le manque d’unité globale demeure un obstacle majeur pour peser face à un pouvoir solidement en place. La campagne s’annonce donc sous haute tension, entre alliances opportunes, manœuvres diplomatiques et mobilisation populaire.

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Rédaction de Biba 241

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