Quand la maternité devient un fardeau : briser le silence autour de la détresse maternelle

2025-09-02 15:02:00
Au Gabon, la maternité est souvent présentée comme l’aboutissement naturel de la vie d’une femme, symbole de joie et de continuité.
Pourtant, derrière les sourires et les félicitations, certaines jeunes mères vivent une réalité bien plus sombre, faite de solitude, de fatigue extrême et parfois de désespoir.
Ces dernières années, plusieurs faits divers tragiques ont choqué l’opinion publique : des nouveau-nés retrouvés sans vie, victimes d’actes désespérés de leurs propres mères. Ces drames révèlent un mal silencieux, celui du poids psychologique de la maternité, encore trop peu reconnu dans nos sociétés.
La maternité peut être source d’épanouissement, mais elle peut aussi déclencher des états de vulnérabilité psychologique intenses. Pression sociale, isolement, manque de soutien familial, difficultés financières, mais aussi dépression post-partum sont autant de facteurs qui peuvent transformer ce moment de vie en véritable fardeau.
De nombreuses femmes se retrouvent face à des sentiments contradictoires : un amour profond pour leur enfant mêlé à un sentiment de ne pas être « à la hauteur » ; une fatigue chronique qui se transforme en anxiété permanente ; un isolement qui renforce le mal-être et favorise des pensées négatives.
Face à cette réalité, certaines initiatives émergent pour accompagner les mères en détresse. C’est le cas du cabinet de psychologie dirigé par Stéphanie Charbonnier, qui propose un suivi spécialisé pour les jeunes mamans confrontées à l’anxiété, la dépression post-partum ou simplement au poids des responsabilités maternelles.
Les services proposés vont de l’écoute active aux thérapies de soutien, en passant par des ateliers de gestion du stress et de renforcement de l’estime de soi.
Ces drames devraient être un signal d’alarme pour les autorités et la société. La prise en charge psychologique des jeunes mères doit être considérée comme un enjeu de santé publique. Prévenir la détresse maternelle, c’est protéger à la fois la mère et l’enfant, mais aussi renforcer le tissu familial et social. Briser le tabou, encourager la parole et mettre en place des dispositifs accessibles sont des étapes essentielles pour éviter que la maternité ne se transforme en tragédie.
La maternité n’est pas toujours synonyme de bonheur immédiat, et il est urgent d’offrir aux mères gabonaises un espace où elles peuvent dire sans honte : « Allö Psy, j’ai besoin d’aide. »