RDC–M23 : Allons-nous vers la fin d’un conflit vieux de plus de 10 ans ?



2025-08-19 15:43:00

Un « accord de paix global » se prépare entre le gouvernement congolais, le mouvement rebelle AFC/M23 et la médiation qatarie. L’ambition affichée est de traiter les causes profondes d’un conflit qui dure depuis plus d’une décennie, bien au-delà des seuls aspects militaires. Derrière cette volonté, cependant, les divergences demeurent fortes : Kinshasa exige avant tout le démantèlement de l’administration parallèle des rebelles et le cantonnement de leurs combattants, tandis que le M23 réclame une reconnaissance des « failles de l’État », une révision des accords passés et des réformes institutionnelles en profondeur.



Les discussions s’annoncent d’autant plus délicates que des sujets explosifs sont mis sur la table. L’éventuelle création d’une force tampon entre les FARDC et les zones contrôlées par le M23 divise profondément. Pour Kinshasa, une telle mesure reviendrait à acter une partition du pays, quand les rebelles estiment que seule une mission internationale neutre pourrait garantir la sécurité. Le débat s’étend jusqu’à la forme même de l’État : le M23 milite ouvertement pour un fédéralisme congolais, une idée catégoriquement rejetée par le président Félix Tshisekedi, qui y voit un projet de balkanisation.

Au-delà des enjeux militaires et institutionnels, la question des réfugiés congolais, en particulier ceux installés au Rwanda, reste au cœur des tensions. L’AFC/M23 revendique un rôle actif dans ce processus, invoquant le droit au retour des populations majoritairement tutsies, tandis que Kinshasa rappelle qu’il demeure l’unique autorité légitime sur ce dossier. La réunion tripartite du 24 juillet avec le Rwanda et le HCR illustre la complexité des négociations. Mais malgré ces obstacles, l’ouverture d’un dialogue inclusif nourrit l’espoir qu’après plus de dix ans de violences, la République démocratique du Congo se rapproche enfin d’une paix durable.