Reconnaissance de l’État de Palestine par la France : une promesse historique ou un signal politique sans suite ?

2025-07-25 11:49:00
C’est une annonce qui pourrait marquer un tournant diplomatique majeur : la France s’apprêterait à reconnaître pleinement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le président Emmanuel Macron dans une vidéo relayée massivement sur les réseaux sociaux, suscitant une vague de réactions à l’échelle internationale.
Mais au-delà de l’effet d’annonce, cette déclaration soulève de nombreuses questions : est-ce une rupture concrète dans la politique étrangère française ? Une manœuvre politique ? Ou une promesse parmi tant d’autres dans un contexte géopolitique hautement inflammable ?
L’État de Palestine a été proclamé en 1988 et reconnu par plus de 130 pays. La France, quant à elle, soutient de longue date la solution à deux États, mais n’a jamais franchi officiellement le pas de la reconnaissance pleine et entière.
En 2014, l’Assemblée nationale française avait voté une résolution symbolique appelant le gouvernement à reconnaître la Palestine. Mais jusqu’ici, aucun président n’a osé faire de cette intention un acte diplomatique concret.
La déclaration d’Emmanuel Macron intervient alors que les tensions restent vives entre Israël et le Hamas, que les opérations militaires dans la bande de Gaza se poursuivent, et que l’opinion publique internationale est de plus en plus sensible aux souffrances du peuple palestinien.
Face à la montée des critiques, notamment dans les universités françaises ou au sein de la jeunesse, Macron tente-t-il de reprendre la main sur un sujet qui divise, y compris au sein de l’Union européenne ?
Reconnaître l’État de Palestine pourrait avoir plusieurs conséquences. Diplomatiquement, cela placerait la France en porte-à-faux avec Israël et ses alliés, notamment les États-Unis. Politiquement, cela pourrait redorer l’image d’une France jugée timorée face à l’injustice du conflit israélo-palestinien. Médiatiquement, l’annonce permet à Macron d’occuper l’espace international, à quelques mois de la fin de son second mandat.
Mais sans action concrète, sans alignement européen ou sans pressions efficaces sur le gouvernement israélien, cette reconnaissance pourrait bien rester symbolique, voire perçue comme opportuniste.
Si la promesse est tenue en septembre à l’ONU, la France deviendra le premier pays du G7 à reconnaître la Palestine en tant qu’État souverain. Ce geste, fort sur le plan symbolique, devra cependant être suivi de mécanismes concrets : aide au développement, soutien diplomatique, et surtout, pression réelle pour la mise en œuvre d’un processus de paix durable.
La reconnaissance de la Palestine par la France serait un geste historique. Mais l’histoire jugera sur les actes, pas sur les mots.