En 2023, le Gabon affichait un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant estimé à plus de 7 800 dollars US, une statistique qui le classe dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur.

Sur le papier, tout semble indiquer que la prospérité est au rendez-vous. Mais à bien y regarder, cette richesse apparente ne se reflète ni dans les quartiers, ni dans les villages, ni dans les foyers ordinaires. Près d’un Gabonais sur trois vit sous le seuil de pauvreté, et près de 40 % des jeunes sont sans emploi ou sous-employés.

Une situation paradoxale qui soulève une question fondamentale : où va la richesse nationale ?

Le revenu par habitant est une moyenne mathématique, qui masque d’importantes inégalités de répartition.

En réalité, le PIB du Gabon repose principalement sur le secteur extractif (pétrole, manganèse, bois), représentant plus de 60 % des recettes publiques et 80 % des exportations. Ces richesses sont souvent concentrées entre les mains d’un petit groupe d’acteurs économiques, sans bénéficier directement à la population.

Malgré les efforts de diversification, le Gabon reste vulnérable à la volatilité des matières premières. Le tissu économique national est encore faiblement industrialisé, et le secteur informel représente plus de 50 % des emplois non agricoles. Cette dépendance à l’exportation brute, sans transformation locale suffisante, limite la création d’emplois durables et qualifiés.

Il est temps de repenser nos indicateurs de richesse, de sortir d’une lecture purement macroéconomique pour se concentrer sur les conditions de vie réelles des populations. Le développement ne peut être mesuré uniquement par le PIB, mais par l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau, à l’énergie et à la dignité.

Le modèle économique du Gabon doit reposer trois axes stratégiques : l’industrialisation et la transformation locale, l’économie inclusive et l’entrepreneuriat local, l’investissement humain et la formation.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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