Rodolphe Saadé, patron du géant maritime CMA CGM, poursuit sa fulgurante ascension dans le paysage médiatique français avec l’acquisition du média vidéo Brut.

 Déjà actionnaire minoritaire, l’homme d’affaires prend désormais le contrôle total de ce pure player social, connu pour ses formats courts et viraux prisés des jeunes générations.

Fondé en 2016, Brut s’est imposé comme un acteur incontournable de l’information en ligne, avec une diffusion massive sur TikTok, Instagram, YouTube ou Snapchat. CMA Media, branche médias du groupe CMA CGM, entend faire du média son troisième pilier numérique, aux côtés de ses journaux régionaux et de ses chaînes de télévision et radio.

Ce rachat s’inscrit dans une stratégie d’expansion déjà marquée par les acquisitions de La Provence, Corse Matin, La Tribune, ainsi que du groupe Altice Media (BFM TV, RMC, RMC Découverte, RMC Story). Avec Brut, CMA Media revendique désormais plus de 1 600 journalistes, se plaçant comme la deuxième rédaction de France et la première du secteur privé.

L’équipe dirigeante de Brut est maintenue : Elsa Darquier conserve la direction générale, épaulée par Claire Léost, présidente nommée par CMA Media, tandis que les cofondateurs Renaud Le Van Kim et Guillaume Lacroix resteront conseillers.

Si l’opération ouvre de vastes perspectives (internationalisation, nouveaux formats narratifs et synergies avec le reste du groupe), elle relance aussi les débats sur la concentration des médias et l’indépendance éditoriale. Les critiques pointent le risque d’une dilution de l’identité originale de Brut et s’interrogent sur la capacité du média à conserver sa liberté de ton face à un propriétaire aux intérêts économiques et politiques étendus.

En s’offrant Brut, Rodolphe Saadé confirme son ambition de bâtir un empire médiatique global, mais place aussi au cœur du débat la question de l’équilibre entre puissance économique et indépendance journalistique.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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