Routes du Gabon : Oligui Nguema veut faire mieux que ses prédécesseurs et bitumer 3 000 km de routes d’ici 2032

2025-08-27 12:15:00
Le gouvernement de Brice Clotaire Oligui Nguema s’attaque à l’un des plus grands défis laissés en friche par les anciens dirigeants : le bitumage des routes. Sur les 10 344 km que compte le réseau routier national, 70 % (soit 7 572,5 km) demeurent encore en latérite. Une situation qui freine non seulement la mobilité intérieure, mais aussi le développement économique et l’intégration des bassins de production.
Mercredi, le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, a annoncé un plan ambitieux : bitumer 3 000 km de routes d’ici mai 2032, soit à la fin du septennat d’Oligui Nguema. Une projection qui représente une progression de 29 % du réseau routier bitumé et qui, si elle est tenue, ferait passer le linéaire bitumé de 38 % aujourd’hui à 55 %.
Le Gabon n’a réussi à bitumer que 2 700 km de routes entre 1960 et 2025, soit une moyenne famélique de 41 km par an. En comparaison, l’objectif actuel impose un rythme de 428 km par an, soit dix fois plus. « C’est faisable », a affirmé le ministre Moukoumbi dans un entretien accordé à L’Union. Confiant, il souligne que le plan ne se limite pas au bitumage des routes existantes, mais inclut aussi la construction de nouveaux axes stratégiques pour renforcer la qualité et la résilience du patrimoine routier national.
Durant 56 ans, les régimes successifs d’Omar et d’Ali Bongo ont fait du secteur routier le grand oublié des politiques publiques. Résultat : une mobilité intérieure pénalisée, des zones agricoles enclavées, des coûts de transport exorbitants et des routes souvent impraticables en saison des pluies. L’ambition actuelle du gouvernement apparaît donc comme une rupture nette avec ce passé d’immobilisme.
Mais entre les promesses et la réalité, la marge reste étroite. Bitumer 3 000 km en sept ans nécessitera des financements massifs, une planification rigoureuse, et surtout une exécution transparente, loin des chantiers fantômes et des surfacturations qui ont longtemps discrédité la commande publique. Si la volonté politique est bien présente, l’enjeu sera de transformer cette promesse en réalisations visibles pour les populations.
En clair, Oligui Nguema et son équipe veulent réussir en un septennat ce que les Bongo n’ont pas su faire en plus d’un demi-siècle. Le pari est audacieux. S’il est tenu, il marquera sans doute l’une des plus grandes révolutions infrastructurelles de l’histoire du Gabon.