Sécurité sociale au Gabon – L’ANAREG alerte sur une mainmise patronale inquiétante

2025-07-01 17:41:00
Dans une déclaration publique aussi ferme qu’inquiétante, l’Association Nationale des Retraités du Gabon (ANAREG) tire la sonnette d’alarme : les caisses sociales seraient progressivement passées sous le contrôle de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), au détriment de leur vocation d’intérêt général.
À travers une vidéo largement relayée et une saisine officielle adressée au Président de la République, au Premier ministre et aux autorités de tutelle, la présidente de l’ANAREG, Bernadette Owono Mba, dénonce ce qu’elle qualifie de “privatisation rampante” des principaux organismes de sécurité sociale du pays : la CNSS, la CNAMGS et la CPPF.
« Nous, retraités, sommes devenus des figurants dans les conseils d’administration censés défendre nos droits. La FEG a pris le pouvoir dans des structures qui, par essence, devraient servir les assurés sociaux, pas les intérêts patronaux», déplore-t-elle.
Le cœur du problème réside dans la rupture de l’équilibre tripartite prévu par la loi : État – Employeurs – Assurés. Selon l’ANAREG, les représentants patronaux ont pris une place prépondérante dans la gouvernance des caisses, évinçant peu à peu les retraités, agents publics et travailleurs du privé. « Il est impensable que ceux qui financent et dépendent de ces caisses soient réduits au silence pendant que des gestionnaires proches des réseaux économiques prennent les commandes », alerte l’association.
Au-delà du principe démocratique, les conséquences sont palpables : retards dans le paiement des pensions, absence de revalorisation, manque de transparence financière et déficit d’investissement dans les services de base. Pour les retraités, déjà fragilisés par l’âge, cette situation est synonyme d’abandon.
L’ANAREG pose une question de fond : peut-on tolérer qu’un outil de solidarité nationale aussi vital soit utilisé comme un levier de contrôle par une minorité économique ?
En lançant cette alerte, l’ANAREG ne défend pas seulement les retraités. Elle défend une idée de la République sociale : un système où la solidarité, la justice et l’équité ne sont pas négociables.