Moins de quatre mois après leur arrivée au pouvoir, les premiers signes de friction apparaissent entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier, lors de l’installation du Conseil national de son parti, le 10 juillet, a publiquement exprimé ses frustrations envers son allié historique, dénonçant un manque de soutien et d’autorité face aux attaques qu’il dit subir.

 Ce coup de tonnerre politique met à l’épreuve la solidité du tandem qui a incarné l’alternance au Sénégal.

Dans un discours offensif, Ousmane Sonko a mêlé griefs personnels, critiques envers la société civile et avertissements internes au parti Pastef. En s’interrogeant publiquement sur le silence du président face aux « attaques » dont il serait victime, Sonko expose une divergence de style, voire de stratégie. Alors que Diomaye Faye adopte une posture institutionnelle, Sonko semble refuser de dissocier son rôle de chef de gouvernement de celui de leader partisan. Ses propos laissent entrevoir une impatience grandissante et une volonté d’imposer un tempo plus musclé à l’action gouvernementale.

Cette sortie crée un malaise au sein du pouvoir. Si le président Faye choisit, pour l’instant, la réserve et l’apaisement, une réaction trop ferme pourrait fracturer l’équilibre fragile de leur cohabitation. À l’inverse, l’absence totale de réponse pourrait être perçue comme un signe de faiblesse. Pour beaucoup d’observateurs, la viabilité du tandem repose désormais sur la capacité de Diomaye à affirmer son autorité sans rompre avec Sonko, tout en recentrant le débat politique sur les réformes promises. L’avenir de leur alliance dépendra donc moins de leur passé commun que de leur aptitude à gouverner ensemble dans un cadre institutionnel désormais contraignant.

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Rédaction de Biba 241

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