Pour son premier voyage officiel hors d’Afrique depuis son investiture, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema se rend en Turquie. Objectif : convertir l’entregent d’Ankara en un pacte « gagnant‑gagnant » capable d’accélérer la diversification économique et de doper l’attractivité du label « made in Gabon ».

Reçu ce 30 juillet à Ankara par Recep Tayyip Erdoğan, Oligui Nguema mise sur la réputation de la Turquie – championne des infrastructures clés en main, de la défense « low‑cost » et de la logistique portuaire – pour sortir Libreville de sa dépendance au brut. Dans les tuyaux : un protocole sur la coopération militaire, la pêche industrielle et l’aquaculture, mais aussi un volet formation professionnelle destiné à fournir la main‑d’œuvre qualifiée qui manque encore aux filières hors‑pétrole gabonaises.

Après la rencontre politique, le chef de l’État présidera une table ronde avec le patronat turc. Au menu : bois transformé, manganèse affiné, agriculture, zones économiques spéciales et corridors logistiques vers le golfe de Guinée. Libreville espère convertir cette diplomatie « business first » en IDE concrets d’ici 2026, alors que la Turquie cherche de nouveaux débouchés africains pour ses géants du BTP et de la manufacture.

À deux mois des scrutins locaux et législatifs, le voyage sert aussi de vitrine à un président de transition qui veut prouver son efficacité sur la scène internationale. Après Abidjan, Brazzaville et Paris, l’étape turque confirme le recentrage multipolaire d’un Gabon désireux de redéfinir sa souveraineté par la diversification de ses alliances. Reste à voir si les promesses d’Ankara se traduiront, à brève échéance, en emplois et usines sur le sol gabonais.

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Rédaction de Biba 241

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