État Palestinien : le Canada emboîte le pas à la France



2025-07-31 10:43:00

Le Canada a annoncé son intention de reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025, rejoignant ainsi un mouvement diplomatique européen amorcé par la France et le Royaume-Uni.



Cette décision marque un changement de direction majeur dans la position d’un pays historiquement aligné sur les États-Unis dans le dossier israélo-palestinien.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a justifié ce geste par la nécessité de préserver la viabilité d’une solution à deux États, dans un contexte de violence extrême et d’impasse politique en territoire palestinien, notamment à Gaza. Il a toutefois assorti cette reconnaissance de plusieurs conditions : la mise en œuvre de réformes structurelles au sein de l’Autorité palestinienne, l’organisation d’élections démocratiques en 2026 et l’exclusion du Hamas de tout processus politique.

Cette position, bien que mesurée, s’inscrit dans une dynamique de plus en plus visible parmi les puissances occidentales qui souhaitent relancer les perspectives d’un règlement durable du conflit. À l’instar de la France qui a déclaré son intention de reconnaître la Palestine “lorsque le moment sera venu”, le Canada semble miser sur l’effet de levier collectif pour faire pression sur Israël et raviver la diplomatie au Proche-Orient.

La réaction des États-Unis ne s’est pas fait attendre. Le président Donald Trump, fidèle à son alignement inconditionnel avec Israël, a fermement rejeté cette initiative. Selon lui, cette reconnaissance revient à “récompenser le Hamas” et risque de compromettre toute chance d’un processus de paix négocié. L’administration américaine a également évoqué d’éventuelles conséquences économiques à l’égard d’Ottawa, suggérant qu’une telle décision pourrait compliquer les discussions commerciales bilatérales en cours.

Le pas franchi par le Canada illustre une rupture de plus en plus nette entre l’approche américaine, centrée sur la sécurité d’Israël et le rejet de toute reconnaissance symbolique de la Palestine, et celle d’un camp occidental de plus en plus favorable à des gestes forts pour relancer une issue politique.

Il convient de rappeler que la reconnaissance annoncée par le Canada n’est pas encore actée : elle interviendra en septembre, si les conditions posées par Ottawa sont respectées. Elle constitue néanmoins un signal politique fort dans un climat où les actes symboliques peuvent peser sur les équilibres régionaux.

Alors que l’Assemblée générale de l’ONU approche, une question centrale demeure : l’effet domino engagé suffira-t-il à relancer la paix, ou au contraire à durcir davantage les lignes de fracture entre diplomaties occidentales et réalités du terrain ?